En 2016, l’équivalent de 350 millions de tonnes de plastique sortiront des usines à travers le monde. Une production sans fin alors que des milliards et des milliards de tonnes de cette matière dérivée du pétrole existent déjà et suffiraient largement à subvenir aux besoin mondiaux en plastique (en supposant que le plastique soit indispensable), tout simplement en le réutilisant.
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Or, chaque année, huit millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, en partie parce que l’extrême pauvreté s’avère l’un des principaux freins à une démarche écologique. Dans les pays où les populations défavorisées sont parfois dépourvues de poubelles et encore plus de la possibilité de pratiquer le tri, les déchets finissent leur course dans la rue avant d’atteindre les cours d’eau, puis la mer.
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Alors que pauvreté et pollution semblent inexorablement imbriquées, les entrepreneurs canadiens David Katz et Shaun Frankson, fondateurs de The Plastic Bank, ont imaginé un nouveau concept pour recycler le plastique tout en créant de la richesse.
La nouvelle économie du “plastique social”
Deux constats – a priori sans lien – caractérisent Haïti : 75 % de la population vit avec moins de deux euros par jour et ses habitants vivent entourés de déchets plastiques qui s’amoncellent dans les rues, sur les plages, autour des habitations. Une sorte de paradoxe pour David Katz et Shaun Frankson : bien que sur le déclin, le pétrole reste l’une des plus grandes richesses sur le marché, mais les populations qui en sont entourées au quotidien survivent à peine.
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Ils ont donc créé une banque solidaire, sorte de marché réel du plastique recyclable où les Haïtiens qui le souhaitent peuvent apporter leurs déchets en matière plastique. En échange, ils reçoivent, au choix, de l’argent en liquide, des gazinières à faible coût énergétique, des produits d’hygiène, ou encore un accès wifi. La banque sociale et solidaire revend ensuite ce plastique issu du recyclage à de grands groupes mondiaux qui s’en servent pour leur production, tels Unilever ou Procter & Gamble.
Ces grandes entreprises peuvent ensuite apposer le label “plastique social” sur leurs produits, une étiquette valorisante en termes d’image (on n’a rien sans rien) et témoin de leur engagement pour la planète et contre la pauvreté. Un concept “gagnant-gagnant” qui porte déjà ses fruits puisque La Tribune rapporte que The Plastic Bank vient d’inaugurer son trentième centre de récolte en Haïti et a déjà permis d’améliorer le quotidien de quelque 11 000 habitants. Fort de ce succès, le projet serait désormais en cours de test au Pérou.
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