Rester en contact avec les communautés
À l’origine, il s’agit d’une idée de Craig Spencer, le gardien en chef de la réserve naturelle de Balule. Son approche, décrite dans un article du Guardian, prend en compte le contraste entre la richesse de la réserve privée et la pauvreté des communautés se situant à côté – les populations locales voyant dans le braconnage une façon simple et rapide de s’enrichir. Craig Spencer regrette que l’argent issu de ce trafic entraîne les communautés à se retourner contre le parc. D’après lui, les braconniers sont même perçus comme des véritables Robins des bois dans certaines zones. Il a donc laissé tomber l’idée de combattre le braconnage par des méthodes policières et armées, en engageant 26 femmes issues de communautés voisinant le parc.
“Certains m’ont dit que c’était un boulot d’homme, je suis bien contente de leur montrer qu’ils ont tort”, se satisfait l’une des Black Mambas. Dans leurs villages d’origine – dont viennent d’ailleurs bon nombre de braconniers – les jeunes femmes sont vues aujourd’hui comme des héroïnes. Leur action permet de changer la perception du braconnage, et d’en parler non pas comme une opportunité mais comme une nuisance et une menace pour la région. Certaines font même des interventions dans les écoles primaires. Comme les enfants ont souvent peur des animaux, les Black Mambas leur expliquent que les animaux ont en fait besoin d’eux et de leur protection.
En tout, la réserve emploie 29 gardiens armés, 26 Black Mambas, et toute une équipe de renseignements qui veille à attraper les braconniers avant qu’ils ne tuent des rhinos. Un film s’inspirant de leur histoire (et produit par Jessica Chastain) est même en cours de préparation.
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