En interview sur RTL vendredi 3 mars, le candidat à l’élection présidentielle a indiqué vouloir faire passer le prix du paquet de cigarettes à 10 euros. Aujourd’hui, il est autour de 7,5 euros.
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Après avoir dévoilé son programme lors d’une conférence de presse jeudi 2 mars, Emmanuel Macron était l’invité de la matinale de RTL dès le lendemain. Lors de la chronique santé de Michel Cymes, le candidat d’En Marche ! a été invité à s’exprimer au sujet de la lutte antitabac. C’est alors qu’il a évoqué l’idée d’un paquet de cigarettes à 10 euros.
Interrogé au sujet de l’opposition systématique du ministère de l’Économie lorsqu’il s’agit de mettre en place cette mesure dite “significative et dissuasive” – car la vente du tabac rapporte à l’État des recettes fiscales, mais aussi en raison d’un puissant lobby du tabac, qui serait selon Michel Cymes “aussi à l’aise à Bercy qu’un candidat aux présidentielles devant ses sympathisants” –, l’ancien ministre a dû prendre position.
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La médecin-journaliste a également rappelé que si le tabac rapporte 14 milliards d’euros tous les ans à l’État, il coûte cependant “en dépenses sanitaires directes, 26 milliards à l’Assurance-maladie” et ce seraient environ 75 000 personnes qui mourraient chaque année à cause de la cigarette, soit “un peu moins d’un Stade de France qui disparaît tous les ans”.
Au présentateur Yves Calvi qui l’interroge sur ce seuil du paquet à 10 euros, Emmanuel Macron répond : “C’est une frontière symbolique qui me convient tout à fait et j’y suis tout à fait prêt.” Mais il a précisé qu’il faut pour cela “une vraie coordination européenne”. Il souhaiterait en effet que cette mesure soit la même chez nos voisins (notamment la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne), qui continuent “à ne pas coopérer” :
“On ne peut pas expliquer à des buralistes et à des consommateurs qui sont à Lille, à Strasbourg ou ailleurs qu’en prenant dix minutes leur voiture, ils auront le paquet à moitié prix de l’autre côté de la frontière.”
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Les buralistes en colère
Emmanuel Macron n’a cependant pas souhaité se mettre les buralistes à dos, en indiquant qu’il souhaiterait en parallèle les accompagner pour diversifier leur activité :
“On peut pas dire ‘on va massacrer les buralistes’ parce que ça nous fait plaisir. Il faut diversifier leur activité […], il faut qu’ils aillent vers d’autres services à la population. Et j’ai beaucoup de respect pour cette profession, simplement je n’aurai pas le respect que je dois avoir pour cette profession contre nos objectifs de santé publique. Mais en même il faut les accompagner.”
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Un message qui n’a pas été entendu ou qui n’a pas été suffisant pour rassurer les principaux concernés. Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes, a fait part de sa colère auprès du Parisien : “On est à la limite de la démagogie. Si on était à égalité avec nos voisins, on pourrait entendre que le paquet passe à dix euros mais là, on va encore contribuer à augmenter la proportion de vente illégale.”
Le candidat a également insisté sur la politique de prévention à l’école, considérant que “la France est un pays où on soigne bien, mais on prévient mal”. L’une des mesures qu’il propose pour cela est d’envoyer les étudiants en médecine faire de la prévention dans les écoles.