Stefania Ferrario, jeune modèle australienne de 21 ans, a décidé de partir en croisade contre l’appellation “modèle grande taille”. Mannequin avant tout, elle refuse le diktat de la minceur qui fait d’elle une “plus size model”.
Initié par l’actrice australienne Ajay Rochester, le mouvement “#droptheplus” (“abandonner le plus”, de l’expression “plus-size”) a récemment été rejoint par la modèle Stefania Ferrario. Celle qui a prêté son corps à la campagne publicitaire de Dita Von Teese a décidé de montrer que l’on peut dépasser l’habituelle taille 34 des modèles classiques tout en méritant la même appellation.
Déjà contesté par Ashley Graham, modèle américaine qui a déjà conquis les magazines Vogue ou Harper’s Bazaar, le label “grande taille” est désormais la cible des réseaux sociaux. Grâce au hashtag #droptheplus, les internautes se mobilisent aux côtés des principales intéressées afin de mettre fin à cette appellation révélatrice des standards de beauté actuels.
I am a model FULL STOP. To label me as 'plus size' is misleading and damaging. #droptheplus I'm with U @ajayrochester pic.twitter.com/dfmY7ScPue
— Stefania Ferrario (@stefania_model) 18 Février 2015
Publicité
Les standards de la mode, des dommages irréversibles sur les jeunes femmes
Sur une photo postée sur son compte Twitter, Stefania Ferrario se dénude et affiche fièrement un “I am a model” inscrit sur son ventre. Oublié le “plus-size”, l’australienne revendique l’appellation “modèle” tout court.
Employée pour toute fille dépassant la taille standard des mannequins (oscillant entre 34 et 36), l’expression “modèle grande taille” s’est déjà attirée les foudres d’Ajay Rochester lorsque The Upside, marque de vêtements de sport, qualifie Laura Wells de “mannequin grande taille”.
Publicité
Comment cette femme peut-elle être qualifiée de “grande taille” ? […] Avez-vous une idée du genre de dommages (que les médias/l’industrie de la mode) peuvent causer dans la tête des jeunes filles en utilisant ces mots sur une photo comme celle-ci ? s’insurge l’actrice australienne.
Publicité
L’anorexie, bête noire du mannequinat
Les troubles alimentaires qui s’emparent des mannequins obsédées par la maigreur ravagent la santé de celles qui incarnent la mode. La mort de la mannequin brésilienne Ana Carolina Reston en 2006 a ainsi rappelé les dangers de tels standards.
Décédée suite à une anorexie mentale, la jeune femme de seulement 22 ans rejoint Luisel Ramos et sa sœur, toutes deux modèles, parmi les victimes de la privation alimentaire et des désordres conséquents à la minceur imposée dans le milieu de la mode.
Désormais, les troubles du comportement alimentaire semblent être pris plus au sérieux par les autorités et la société civile. Le magazine danois ayant récemment publié la photo d’une mannequin anorexique est ainsi très vite devenu la cible des internautes.
"@CasStelda Le magazine de mode #Cover choque avec la photo d’1mannequin anorexique #covergate pic.twitter.com/dbPBkxoh0u" N'imp ! @CoverMagazin
— Auroreborealedusoir (@auroreborealedu) 8 Mars 2015
En France, ce sont les députés qui réfléchissent au problème, l’un d’eux proposant même un “plan anti-anorexie” passant par l’interdiction pure et simple d’employer des modèles anorexiques.