Cela faisait un petit bout de temps que Drake n’avait pas pris la parole publiquement. À l’occasion d’une interview exclusive accordée à Rap Radar et Tidal, le rappeur canadien devait donc logiquement avoir beaucoup de choses à dire, et cela n’a pas manqué. Les clash, sa vie privée, ses succès… L’artiste s’est livré sur de très nombreux thèmes durant plus de deux longues heures d’entretien auprès d’Elliott Wilson et Brian “B.Dot” Miller.
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Mais il en a également profité pour parler musique et coups de cœur. Pour lui, il y a deux artistes qui ont été au-dessus lors de cette faste année 2019. “Je pense que Young Thug a sorti l’un des meilleurs albums de l’année. En fait, ça se joue entre lui et Baby Keem avec Die For My Bitch. Ce sont mes deux choix pour l’album de l’année”, explique ainsi Drizzy, avant d’évoquer la nouvelle génération de rappeurs américains.
Un choix relativement logique pour Young Thug. Le rappeur originaire d’Atlanta s’est imposé comme l’un des artistes les plus novateurs, prolifiques et influents du rap game au cours de la décennie écoulée – et en est devenu l’un des plus courtisés. En 2019, il a multiplié les collaborations et a poursuivi sur sa lancée en solo avec un nouvel effort de haute volée nommé So Much Fun, ainsi qu’une version Deluxe enrichie de cinq nouveaux morceaux parue le 20 décembre dernier. Un projet sur lequel on peut retrouver de nombreux artistes importants de la scène américaine actuelle, comme J. Cole, Travis Scott, Gunna, Lil Baby, Future, 21 Savage, Lil Uzi Vert ou encore feu Juice WRLD, pour ne citer qu’eux. Le voir évoqué par Drake n’est donc pas une énorme surprise, malgré une concurrence toujours plus conséquente.
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Le second cité est, quant à lui, un choix bien plus étonnant et audacieux. Mais quand on se penche sur le profil du bonhomme, cette mention peut finalement paraître logique et avant-gardiste. Artiste de l’ombre, Baby Keem – Hykeem Carter de son vrai nom – a débuté par la production pour le prestigieux label TDE. Après avoir migré de son Nevada natal et de Las Vegas pour rejoindre la Californie et la Cité des Anges, il a collaboré avec ScHoolboy Q, Jay Rock ou encore Kendrick Lamar. Il a ainsi pris part aux projets CrasH Talk, Redemption, et Black Panther : The Album – mais aussi la compilation The Lion King : The Gift sous la houlette d’une certaine Beyoncé. Quatre disques majeurs de ces derniers mois outre-Atlantique.
Mais, loin de se contenter de ce rôle, Baby Keem s’est emparé du micro pour démontrer l’étendue de son talent. Si l’année dernière il a dévoilé un premier projet solide avec The Sound of Bad Habbit, le jeune artiste est monté en puissance en juillet dernier avec un deuxième album hyper-abouti intitulé DIE FOR MY BITCH et des sons aussi “ambiançants” qu’intelligemment construits.
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Un album pourtant relativement confidentiel – si l’on se fie aux chiffres et que l’on excepte son single “ORANGE SODA” (qui cumule plus de vingt-cinq millions d’écoutes sur Spotify), mais qui est de plus en plus cité par les acteurs et témoins proches du milieu. Lorsque l’on interroge Kendall Jenner sur ses rappeurs préférés lors d’un Fast & Curious, c’est bien Baby Keem qu’elle cite en premier. Lorsque le principal intéressé publie un cliché de lui en compagnie de Jay Z sur son compte Instagram (entre Carter donc), cela s’apparente bien à une validation en bonne et due forme de la part d’un des piliers historiques du rap américain. Preuve s’il n’en fallait que Baby Keem n’a plus rien d’un nourrisson. À noter que, malgré sa proximité évidente avec les membres de TDE, le jeune artiste est toujours indépendant. Tous les voyants sont donc au vert pour lui, et le talentueux rookie pourrait bien devenir l’une des figures incontournables du rap américain au cours des prochaines années, si ce n’est des prochains mois.
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