Stachelight sortira le 22 janvier 2016. Histoire d’en savoir un peu plus sur ce nouvel opus, enregistré live, on est allé à la rencontre de cette bande de joyeux musiciens moustachus.
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Depuis leurs premiers concerts dans les rues d’Aix-en-provence, leur rencontre avec Chinese Man, puis leur morceau”Pony” qui les a propulsés sur le devant de la scène et leur premier EP Polishing Peanuts, en 2011, Deluxe a bien grandi. Le groupe a enchaîné avec une apparition remarquée dans Taratata, des tournées partout en France et à l’étranger et un premier album, The Deluxe Family Show, sorti en 2013.
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Après un an et demi de préparation, le groupe débarque le 22 janvier avec Stachelight, un album plein de surprises, enregistré en live dans un style toujours aussi déjanté, à l’image des musiciens de Deluxe.
Des rues aixoises à Chinese Man Records
Deluxe, c’est avant tout une bande de potes du lycée qui a commencé à jouer dans les rues d’Aix, histoire de se faire la main en attendant de trouver des salles voulant bien les accueillir. C’est aussi une rencontre qui a marqué un premier tournant pour Deluxe en 2010, celle de la chanteuse Liliboy, qui a permis au groupe de se démarquer grâce à sa voix reconnaissable entre toutes. “On s’est rencontrés un peu par hasard dans une soirée, on s’est mis à chanter avec elle et on l’a directement invitée en studio pour qu’elle participe à notre premier EP, sur un morceau au départ. On s’est très bien entendus, on lui a donc proposé de faire d’autres chansons et depuis on ne s’est plus quittés”, résume Kilo, le batteur du groupe.
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Des débuts de Deluxe, tous gardent un agréable souvenir parsemé d’anecdotes plus ou moins loufoques. “Il nous arrivait souvent de devoir changer de lieux dans la ville car on faisait la course avec les policiers qui avaient pour ordre de ne pas nous laisser jouer. Du coup, on passait le plus clair de notre temps à monter et démonter nos instruments pour jouer quelques morceaux avant de se faire stopper par nos amis policiers. Le plus drôle dans cette histoire, c’est qu’à force de les croiser, ils nous laissaient jouer, il y en a même qui ont acheté nos CD. Cinq ans plus tard, quand on les recroisent chez nous, ils nous demandent quand est-ce qu’on revient jouer !”, raconte Kilo, amusé.
Jouer dans la rue leur a également permis de faire une autre rencontre, et pas des moindres, celle de Zé Mateo, un des DJ de Chinese Man qui, séduit par leur musique entendue un après-midi du côté du cours Mirabeau, leur propose de faire une petite maquette. C’est ainsi qu’est né leur premier EP, Polishing Peanut, et qu’ils ont ensuite signé chez Chinese Man Records. Considérés comme les petits protégés du collectif marseillais, Deluxe voient dès lors les choses s’accélérer : être estampillé Chinese Man permet d’ouvrir des portes, notamment celles de la capitale.
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“Pour notre premier concert à Paris, à la Favela Chic, nous avions beaucoup de pression. Nous avions beaucoup mangé avant, mais nous n’avions pas bu… Durant le concert, l’un des membres, pris d’émotion, s’est mis à vomir dans ses mains entre deux morceaux et a posé le ‘petit cadeau’ derrière lui, avant de reprendre le live. Sauf qu’il y avait derrière lui nos amis du label Chinese Man, avec qui on commençait tout juste l’aventure “, se rappelle Kaya, bassiste du groupe. Il faut croire que cela n’a pas empêché Deluxe de continuer à collaborer avec le fameux label. Cinq ans plus tard, Deluxe signe à nouveau chez Chinese Man, mais seulement pour une licence dédiée à la promotion et la distribution de leur nouvel album, Stachelight, car côté production, ils ont décidé de se débrouiller tout seul.
Deluxe crée son propre label pour un album enregistré en live
Si ce dernier album est si important aux yeux de Deluxe c’est qu’ils ont y “mis tout ce qu'[ils] avaient“, nous assure Kilo. En effet, les six membres du groupe ont dû “casser leur tirelire” pour réaliser un rêve qu’ils avaient depuis longtemps : celui de créer leur propre label. C’est donc à travers cette nouvelle structure, Nanana Production, que Deluxe a produit son deuxième album, en laissant la partie promotion et distribution à Chinese Man Records.
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“On est vraiment reconnaissants envers Chinese Man, ça a vraiment été une opportunité de ouf, et on a beaucoup appris. Mais Deluxe avait besoin d’exister par lui-même. Avant, on était les petits qui apprennent encore, et on a eu besoin de faire plein de choses. C’est une manière de dire ‘maintenant on est des grands, on a envie de faire nos propres trucs’. Les gens de Chinese Man l’ont très bien compris et ils sont contents de voir notre progression, c’est ça qui est super.”
Son nouveau label créé, Deluxe décide que son nouvel album sera enregistré en live. “Il y avait souvent cette critique qui ressortait : sur CD on retrouve un peu moins le peps qu’il y a sur scène, et c’est dommage“, nous explique Kilo avant de poursuivre : “C’était un choix, de se mettre un peu en danger. On s’est rendu compte que c’était un peu galère, ça nous a demandé beaucoup de temps et de patience, mais on est très contents du résultat.”
L’enregistrement de Stachelight aura ainsi duré près d’un an et demi avant que les membres du groupe ne s’isolent pendant un mois et demi en studio. “Ce fut un an et demi de doutes, de réflexions, de méchant coups de bad, de grosses surprises, en particulier avec les feats, de remises en question, de live pur et dur et d’arrangements… Tout ça saupoudré d’angoisses, de sueur, de rires et de parmesan“, résume Pietre, à la guitare et au clavier.
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En résulte un album éclectique, à la Deluxe, avec des featurings de qualité, un album qui ressemble à une “série américaine des années 1990” pour Soubri qui s’occupe des percussions, “un album d’hiver au parfum oriental : une touche de cannelle, un clou entier de girofle, qui je l’espère, tiendront chaud d’une manière ou d’une autre à la famille de ratons laveurs qui vivent sur le balcon des voisins…“, selon Liliboy.
Des featurings signés Nneka, IAM et M
Stachelight commence avec l’énergique titre “Shoes”, qui jouit déjà d’un clip “homemade“, à l’image de l’album. “Pour ce clip, on a eu envie de résumer notre travail depuis le début. On a dérushé je ne sais pas combien de disques durs pour retrouver des archives de nos premiers concerts, c’était drôle de faire ça“, nous raconte Kilo, pour qui ce morceau correspond particulièrement à son univers. “Ce qu’il est important de souligner, c’est qu’il y a un peu de chacun des membres du groupe dans cet album, ce qui est essentiel pour nous”, tient-il à préciser.
Du morceau “Oh Oh”, “soul, jazzy, groovy”, à l’image de Kaya, à “Tall ground”, imprégné de l’univers hip-hop de Soubri et “qui fait bouger la tête avec un refrain simple et marrant” en passant par “Bonhomme” (où la chanteuse d’origine nigériane Nneka pose sa voix envoûtante) ou par le très pop “Baby That’s You”, avec M en featuring, il y en a pour tous les goûts.
“Jamais je n’aurais imaginé que cette petite idée de compo guitare-voix puisse devenir un tel morceau (“Baby That’s You”), une fois que tout le groupe y aurait apporté sa touche, et encore moins qu’il allait plaire à Matthieu Chedid au point qu’il vienne chanter dessus.
C’est l’artiste que j’ai le plus écouté et repris. Maintenant quand j’entends sa voix sur le morceau je me revois à quinze ans en train de reprendre ‘Machistador’ au concert du lycée”, se rappelle Pietre qui n’en revient toujours pas.
Et puis, il y a surtout le morceau “À l’heure où”, avec lequel Deluxe s’attaque pour la première fois au rap français, grâce à la présence d’IAM. Pour le saxophoniste Pépé, qui adore l’univers jazzy de ce morceau, “jouer avec IAM, c’est vraiment un accomplissement dans leur vie de musicien“. “C’est un des trucs les plus fous qui nous soit arrivé“, renchérit Soubri. Il faut dire que M et IAM font partie de ces artistes qui leur ont insufflé le goût pour la musique.
“Nos parents nous offraient leurs DVD et leurs CD quand on avait 12 ans. On a vraiment été très étonnés qu’ils nous répondent. Se retrouver en studio à Paris pour M et à Marseille avec IAM, c’était incroyable.
Ce sont vraiment des rencontres importantes parce que ce sont des papas de la musique, des gens plein d’amour qui nous ont appris plein de choses, montré comment ils faisaient leurs morceaux, etc. Ce ne sont pas des mecs qui gardent leurs secrets et c’est vraiment trop cool.”
C’est donc avec excitation que le groupe attend la sortie de Stachelight et les différentes dates de concert à venir, en espérant bien sûr “que l’album va plaire“. “Mais ce qu’on veut surtout, expliquent les membres du groupe, c’est continuer à faire de la musique de film, voyager, véhiculer notre image, notre musique et surtout notre moustache partout“. Car parler de Deluxe sans mentionner réellement la fameuse moustache devenue symbole du groupe serait un non-sens. Il fallait bien que la question “et c’est quoi votre délire avec les moustaches ?” vienne sur le tapis. Kilo nous répond instinctivement :
“Quand on a commencé à jouer dans la rue, et même plus jeunes, on a toujours eu beaucoup de mal avec les filles. Quand Lili nous a rejoints, elle nous a dit que c’est parce qu’on était plutôt moches comme garçons.
Du coup, on a trouvé l’astuce de se faire pousser la moustache pour créer une identité de groupe et surtout parce c’est un porte-bonheur.
On s’est laissés pousser la moustache pour essayer de plaire aux filles. Bon, alors, par contre, ça marche pas du tout !”
Quoi qu’il en soit, on vous laisse le choix d’honorer ou pas leur maxime : “Si ça vous a plu, revenez moustachu !”
Si vous voulez télécharger Stachelight, c’est par ici.
Deluxe sera en concert le 11 mars 2016 à Toulouse (le Bikini) , le 24 mars à Nantes (Stereolux), le 27 mars à Lyon (festival Reperkusound), le 15 avril à Rennes (festival Mythos), le 23 avril à Lille (l’Aéronef) , le 30 avril à Marseille (Docks des Suds), le 2 juillet à Marmande (festival Garorock) et le 22 octobre à Paris (le Zénith).