Des jeunes de Sarcelles (Val-d’Oise) ont lancé le challenge Facebook le plus généreux et intelligent qui soit : préparer des repas et les distribuer aux migrants sans-abris dans Paris, avant de passer le relais au quartier voisin.
Publicité
Enfin un défi Facebook intelligent et utile. Tout est parti d’une vidéo : postée sur le réseau social le 29 septembre dernier, elle cumule aujourd’hui quelque 42 000 vues et prend de l’ampleur. Ce qu’elle montre : une bonne action menée par des jeunes de quartiers défavorisés, à Sarcelles plus précisément. Ce qu’ils font : préparer des repas et les donner aux migrants sans-abris qui vivent dans les rues de Paris et du reste de la France, et inciter les autres quartiers à en faire de même. Grâce à cette boucle humanitaire, un jeune en nomme un autre, par quartier, et ainsi de suite… pour un bel acte de générosité, tout simplement.
Publicité
Ci-dessous la vidéo précédée du texte qui l’introduit, avant quelques explications plus bas.
“Voici le nouveau concept où les nommés de chaque cité devront relever le défi suivant ! Nourrir les sans-abris en s’organisant avec les membres de son quartier ! Une chose simple mais qui demande une petite organisation de groupe. On ne cherche pas à savoir qui paiera le plus de nourriture mais on veut voir si chaque quartier est capable de remonter ce genre de défi. Sans l’aide des associations, montrons au monde que nos quartiers ont un cœur et surtout une bonne éducation.”
Publicité
“Nous sommes des enfants d’immigrés, on a grandi dans la précarité”
C’est Malik, chauffeur-livreur de métier et résidant du quartier des Vignes Blanches à Sarcelles, qui a imaginé l’initiative après avoir été frappé par les réfugiés toujours plus nombreux qui peuplent les rues du 19e arrondissement de Paris depuis plusieurs mois :
Publicité
“On est parti, à une dizaine de voitures, chargées, à Stalingrad, à Porte de La Chapelle.”
Tchep (un plat d’Afrique de l’Ouest), riz, sandwichs, boissons : les jeunes du quartier mettent la main à la patte, se procurent des vivres comme ils peuvent, et les distribuent gratuitement aux sans-abris, rapporte France Bleu Paris qui est allé prendre le pouls de l’initiative.
Lorsqu’une équipe a terminé sa mission, elle confie la suite à un groupe issu d’un autre quartier ; la chaîne de solidarité est lancée. Souleymane, 29 ans, en est le deuxième maillon. Cet habitant des Sablons, un quartier de Sarcelles, et sa bande de potes prennent le relais de Malik afin de poursuivre les dons. Son souhait : que le challenge se propage “aux quatre coins de la France” :
Publicité
“Il y a même un petit jeune qui a ramené deux euros. […] Même le marchand, quand on lui a expliqué l’initiative, nous a rajouté de la charcuterie.”
Au tour du quartier de Lochères, à Sarcelles toujours, de prendre le relais, et ainsi de suite.
Malik, Souleymane et les habitants de leurs quartiers respectifs… Ce qu’ils ont en commun ? Comme les migrants, à un degré moindre bien sûr, ils font partie de ceux qui ont le moins. Et comme on dit : ce sont ceux qui ont le moins qui donnent le plus.
Publicité
“Nous sommes des enfants d’immigrés, on a grandi dans la précarité, on a la notion du partage qui est ancrée en nous”, rappelle Souleymane.