À l’heure où la gestion responsable de la consommation énergétique est devenue l’un des enjeux majeurs de nos sociétés contemporaines, le grand public est encore trop peu responsabilisé. Pour mieux comprendre l’impact environnemental de la production d’énergie à l’échelle de la planète, de nombreux projets ont déjà vu le jour sur Internet, rivalisant d’ingéniosité pour rendre tangible les flux de production et de consommation énergétique. Le dernier d’entre eux, baptisé Electricity Map et repéré par Numerama, sort néanmoins du lot en proposant une carte interactive, en temps réel, de la production électrique européenne et des émissions de CO2 qu’elle génère.
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En cliquant sur chaque pays, des informations complémentaires apparaissent, comme la répartition des différents types de sources d’énergie et leurs émissions, ou les émissions liées à l’importation et l’exportation. L’outil propose également d’estimer l’exposition de chaque pays aux vents afin d’estimer leur potentiel éolien, ce qui souligne de grandes disparités entre l’Europe du nord et l’Europe centrale (on se doute qu’il est plus facile d’installer des éoliennes en Irlande qu’en Slovaquie).
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La Scandinavie en tête, la France bien placée
Fruit du travail de l’association danoise Tomorrow, la carte présente de manière claire et agréable la relation de chaque pays européen entre sa production d’électricité et la pollution générée, en émissions de CO2 par kilowatt/heure, avec un code couleurs : plus le pays vire au sombre, plus l’électricité générée par le pays est polluante. À l’inverse, les pays en vert génèrent l’électricité la plus “propre”. Comme on pouvait s’en douter, la Scandinavie est une fois de plus dans le peloton de tête, fruit d’une politique de développement des énergies renouvelables efficace (ainsi de la Norvège, dont le parc hydroélectrique assure l’immense majorité de la production énergétique). À l’inverse, l’Allemagne et son parc de centrales à charbon font office de mauvais élève, tout comme la Pologne. Comme quoi, annoncer sa sortie du nucléaire ne suffit pas à devenir “propre”.
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L’Hexagone, lui, est fièrement teinté de vert, l’immense majorité de sa production (80 %) émanant de son parc nucléaire (l’outil ne prend pas en compte le retraitement des déchets, mais uniquement les émissions de CO2), le reste provenant du gaz et de l’hydroélectricité. Le projet étant construit en open source, les sources des données utilisées sont regroupées sur Github. Celles de la France sont récoltées auprès du réseau de transport d’électricité (RTE).
Si Electricity Map vise, selon le slogan de Tomorrow, à “quantifier l’impact de chaque choix que nous faisons” (et, par extension, les choix de nos gouvernement en matière de politique énergétique), c’es parfaitement réussi. L’interface est limpide, les données parfaitement visualisées, et il en résulte une image fiable des flux de pollution au CO2 en fonction de la consommation électrique européenne. Néanmoins, l’outil est encore perfectible : de nombreuses données manquent, notamment dans le sud-est du continent, avec des pays comme la Croatie, la Bosnie, la Serbie, l’Albanie, la Macédoine ou le Monténégro, totalement grisés.