“Redirect Method”, (la “méthode pour rediriger” en français) est le nom qui a été donné au nouveau programme de Google pour limiter l’influence de Daech sur Internet. L’équipe d’ingénieurs de Jigsaw, un think tank du géant de Mountain View, a planché sur un algorithme répertoriant 1 700 mots ou expressions faisant référence au terrorisme, explique le magazine américain Wired, qui a publié l’information le 7 septembre. Cette liste rouge contient par exemple des noms de recruteurs, de chefs du groupe terroriste ou des points géographiques stratégiques de Daech pour faire venir de nouvelles recrues.
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Si jamais un internaute fait des recherches avec ces mots, il tombe sur des playlists recensant des vidéos allant à l’encontre de la propagande diffusée par le groupe terroriste. Il s’agit de vidéos prises sur le terrain, exposant la violence de la guerre, et bien sûr de Daech.
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Une façon de désamorcer un endoctrinement avant qu’il n’aille trop loin ? À voir. Selon les résultats des premières études de Jigsaw, 300 000 personnes ont vu ces vidéos, et Google note qu’elles sont visionnées plus longtemps que la moyenne. Difficile cependant de savoir si ces playlists provoqueront un véritable désendoctrinement.
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Internet comme moyen de lutte contre le terrorisme
En juillet, David Bénichou, vice-président chargé du pôle antiterroriste du Tribunal de grande instance de Paris avait déclaré sur France Inter : “Est-ce qu’on tolérerait, par exemple à la sortie du métro en France, que l’on ait la revue de Daech ? Non, on ne l’accepterait pas. On l’accepte sur Internet”. Le magistrat avait dénoncé la politique trop laxiste des grands manitous du Web, qui ne censureraient pas assez les terroristes. Google a peut-être ici un début de solution, car en redirigeant l’internaute, il interrompt concrètement les recherches d’un probable futur djihadiste, et lui propose une autre vision des choses.
En parallèle à ce projet, Jigsaw a également développé un programme nommé “Montage” qui permet d’aider les journalistes et les internautes à sourcer les vidéos de bombardements ou d’attaques publiées sur Internet, afin d’enquêter plus facilement.
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