La marque française Icosae faisait partie des nouvelles griffes à faire leur entrée dans le petit monde de la Fashion Week de Paris. Nous sommes allés à la rencontre de ses créateurs : Valentin et Florentin Glemarec.
Publicité
À l’origine d’Icosae, il y a Valentin et Florentin Glemarec, deux frères de 22 et 21 ans qui revisitent les classiques de la mode à leur façon, entre culture street et rébellion. La marque était rrur la première fois sur le calendrier officiel de la Fashion Week parisienne, faisant le 22 janvier une entrée remarquée dans la cour des grands. Konbini les a rencontrés pour une réaction à chaud.
Publicité
Konbini | Qui êtes-vous au juste ?
Valentin | Avec Florentin nous sommes frères et on a fait dix ans de dessin à l’École du Louvre. Ensuite, j’ai fait des études en graphisme multimédia et en même temps on s’est lancé dans Icosae.
Publicité
Florentin | J’ai fait aussi un Bac S et un an d’école de mode aux Ateliers Chardon Savard. Puis quand on a fait notre première collection Icosae, il y a eu un engouement de la presse et des acheteurs, du coup on s’est mis à fond dedans.
Pourquoi avoir lancé Icosae ensemble ?
Valentin | C’était un projet à moi au départ et Florentin a commencé à y participer aussi. C’est ensuite devenu évident que nous voulions faire la direction artistique de la marque ensemble. Icosae (dont le nom fait référence au mot “icosaedron”, une forme géométrique à 20 côtés) est née en 2014, mais l’année dernière nous avons changé les équipes, notre façon de travailler et restructuré les choses.
Publicité
Comment vous est venue cette envie de créer votre marque ?
Valentin | La mode et l’art ne sont pas très éloignés. Aussi, notre grand-père était tailleur en Bretagne. À l’époque c’était l’un des seuls et l’un des meilleurs. Ça nous a donné envie et on a voulu s’en servir avec Icosae. On a d’ailleurs toujours une signature en diagonale dans le dos car c’était la sienne.
Publicité
Florentin | On aime bien déstructurer le vêtement tout en faisant quelque chose d’hyper portable. Ensuite, c’est tout dans le détail, avec des zips, des mousquetons et des finitions galvanisées… toutes nos pièces sont également fabriquées en Belgique ou dans des ateliers français, dont certaines en partie dans les ateliers de Chanel.
Avez-vous d’autres activités dans la vie à côté d’Icosae ?
Publicité
Florentin | Je faisais du mannequinat, mais plus trop maintenant car la marque prend vraiment beaucoup de temps. Sinon, je fais un peu de stylisme… à vrai dire, on n’a pas beaucoup de temps libre !
Valentin | Je fais de la création vidéo et photo pour Givenchy, mais en free-lance sinon, comme dit Florentin, ça prend trop de temps.
Pour cette collection, qu’est-ce qui vous a inspiré ?
Valentin | Il y a des histoires personnelles dans cette collection, mais aussi des inspirations qu’on a trouvées – comme ces peintures de guerre qu’on peut voir sur certaines manches et qui font référence aux tribus africaines. À Barcelone on avait vu, au Musée d’art contemporain, des tapis de William Storms faits de balles de fusil et ça nous a inspirés pour faire les rivets sur les vêtements…
Votre marque est assez jeune et elle a déjà une identité assez forte, est-ce voulu depuis le début ?
Valentin | Il y a beaucoup de marques dans la mode et le plus important c’est qu’on puisse reconnaître un vêtement. Sur toutes nos pièces nous avons un numéro de série qui est la retranscription d’Icosae en numérologie, c’est-à-dire en quelque sorte la “personnalité” de la marque. On a aussi pensé à plein de petits détails pour que les gens puissent reconnaître la marque, comme la couture en diagonale dans le dos, les zips ou les rivets métalliques…
Comment arrive-t-on sur le calendrier officiel de la Fashion Week à seulement 21-22 ans ?
Valentin | Chaque saison, la Fédération française de couture se réunit pour choisir les marques qui intègrent le calendrier officiel. Cette saison, le niveau de développement de la marque nous a permis d’intégrer ce calendrier. Sachant qu’avant cela nous avions présenté quatre collections hors calendrier.
Florentin | Grâce à ça, on a eu beaucoup plus de presse, ainsi que des acheteurs. Ça a été plus facile pour avoir des collaborations et des mannequins.
Justement, qui ont été vos premiers soutiens dans le milieu de la mode ?
Valentin | Nous avons été soutenus dès le départ par le concept store ODD à New York. C’est même eux qui nous ont poussés à mettre la marque sur le marché. Il y a aussi le concept store D-mop ou encore Harvey Nichols à Hong Kong… Pour nous, c’est une marque de confiance très importante, ce sont des boutiques qui ont pris un risque quand la marque n’était pas encore connue.
Pour la presse, le magazine Citizen K et Le Figaro nous suivent depuis le début. Cette saison, nous avons eu beaucoup de nouvelles commandes particulièrement de grands magasins comme Barneys au Japon ou Neiman Marcus à New York.
Comment avez-vous financé votre marque ? Est-elle “autosuffisante” aujourd’hui ?
Valentin | Jusqu’à présent la marque a été autofinancée et nous avons la chance d’avoir une personne qui s’occupe de la partie business, ce qui permet de planifier avec nous les budgets pour pouvoir se développer grâce aux ventes. Aujourd’hui, la marque connaît un fort développement et nous avons beaucoup de projets pour l’avenir qui se feront certainement avec un partenaire financier.
En parlant de projets, vous avez fait une collaboration avec Dr. Martens : est-ce qu’il y en a d’autres en préparation ?
Valentin | En effet, grâce à Dr. Martens on a pu présenter des chaussures qui nous ressemblaient pendant le défilé, où on a pu personnaliser les lacets [ndlr : Icosae ne fait pas de chaussures]. D’autres collaborations sont à venir…
Florentin | Mais on ne peut rien dire pour l’instant !