Grâce au numérique et aux réseaux sociaux, le collage se porte comme un charme.
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Le collage est de retour. S’il était le meilleur ami des avant-gardes en “–isme” (cubisme, futurisme, constructivisme et surréalisme) et le petit favori des mouvements de contestation politique des 60’s, il s’exhibe aujourd’hui sur la Toile. Sexy, graphique, visionnaire ou insolent, le collage prend possession des réseaux sociaux, avec en ligne de mire la plateforme n°1 de l’image : Instagram.
Rien de plus normal. Le collage est fait pour circuler. Simple et rapide à exécuter, il semble à portée de tous. Et ça, on adore sur Instagram ! Le culte de l’immédiateté – coller, poster – enrobé d’un message séduisant, mode, pop, psyché, science-fiction, surréaliste, géométrique ou romantique.
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L’illustrateur et auteur anglais Ross Collins – aka collage_expo sur Instagram – l’a bien compris et opère sur son compte un travail de veille super sérieux sur le collage. Sorte de curateur en ligne, il collectionne et partage les nouveautés. Mais comme nous le montre aussi le crew de #collagecollective.co, la communauté est bien plus étendue qu’on ne le pense. Décryptage et mise en avant de cinq artistes du moment.
Eugenia Loli
Eugenia Loli, artiste, réalisatrice et illustratrice californienne, est quasiment devenue une marque. C’est LA “colleuse” aux 145 000 abonnés. En vente un peu partout sur le Web, ses collages complètement délurés n’ont plus rien à voir avec le monde réel.
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Une femme séduisante portant un poulpe en guise de chapeau, un couple flottant sur une gondole dans l’espace, des fraises géantes dégringolant d’une montagne ou des cônes de glaces plus hauts que des gratte-ciel : les images d’Eugenia Loli sont pop et décalés.
C’est en 2012 que l’artiste se met au collage, au moment où une petite bande de colleurs décide d’émanciper la pratique de son héritage dada. Compilant images vintage et photos trouvées sur Internet, elle créé un monde glamour, délirant et loufoque tout droit sorti des 50’s. “J’invite le spectateur à inventer la trame narrative de l’histoire, comme si l’œuvre était une capture d’écran d’un film surréaliste”, explique l’artiste. Comme un récit dont il faut imaginer le début et la fin.
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Sarah Eisenlohr
Pas de doute, les collages de l’artiste américaine Sarah Eisenlohr sont clairement surréalistes. Sa série Mapping mêle vieilles photos et cartes postales rétro pour nous offrir des paysages aux allures surréelles, tout droit venus d’une autre planète. Créant des jeux d’échelle, elle s’amuse à imaginer des personnages géants dans des mondes trop étroits, des phénomènes surnaturels ou des situations impossibles comme jardiner sur la lune, surfer sur un tapis de fleurs, ou vivre à ciel ouvert dans sa propre maison.
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“Je suivais un cours à l’université qui s’intitulait ‘Mapping’ et qui mêlait art et cartographie. On devait présenter une série d’images pour notre projet final et j’ai voulu essayer le collage”, se souvient Sarah Eisenlohr. Si on ne voit pas tout de suite dans ses collages le lien avec les cartes, on peut néanmoins y saisir le rapprochement entre humains et paysages. “La beauté est dans le paradoxe”, nous confie l’artiste pour qui le collage est devenu une obsession.
Trash Riot
Le travail de l’Américain Terry Ringler, aka Trash Riot, s’inspire lui aussi du surréalisme, du constructivisme et de la littérature de science-fiction pour construire des histoires à base d’icônes rétro et de décors psychédéliques. Visionnaire d’un autre monde, il combine dans ses collages des images de magazines vintage avec le meilleur des photographies d’astronomie et de géologie. L’important est donc de créer une trame, de raconter une histoire. Rien de plus normal donc qu’Instagram soit aujourd’hui le meilleur ami du médium.
Entre couvertures de magazines pulp des années 1930-1940 et imagerie de science-fiction, ésotérisme à la René Magritte et romantisme à la Caspar David Friedrich, les images de l’artiste frôlent l’équation parfaite. Prolifique, l’univers de Trash Riot se décline en cartes postales, posters, T-shirts, etc…
Mr.babies
Le collage-maker fait depuis plus d’un an la curation du contenu de son compte sur Instagram. Architectures d’intérieur et stars hollywoodiennes sont prises au piège de ses collages digitaux aux couleurs sans limites. Vintage et glamour, les champs colorés de l’artiste donnent rendez-vous à la même heure au réel et à la fantaisie.
Magicien, Mr.babies dose parfaitement la combinaison de l’imagerie classique et du voyage psychédélique souterrain fantasmant des mondes plutôt sexy, comme cette partie de football avec vue sur la planète Terre…
“La beauté du collage est que tout le monde peut le faire, et qu’on n’a besoin d’adhérer à aucune règle de l’art, c’est une forme complètement libre…”, nous confie l’artiste.
Spacelandings
Spacelandings – ou Mirland selon les réseaux – est l’addition parfaite du graphisme et du rétrofuturisme. Ses “photocollages”, qui conjuguent différents éléments photographiques provenant de sources variées, sont la fabuleuse superposition de deux temps. Là où d’autres s’imprègnent de la photographie à l’heure du surréalisme, Spacelandings renoue avec la tradition picturale, mijotant avec précision les ingrédients, couleurs, formes et perspectives pour faire exploser l’art de la composition.