Quatre ans après le début de la production de Random Access Memories, octobre 2012 signe la première “apparition” publique des Daft avec un message musical que personne ne saisira. Le groupe pénètre dans les paillettes de la Paris Fashion Week en proposant un mix pour Hedi Slimane et la marque Saint Laurent. De l’electro ? Non : du rock, celui de Junior Kimbrough, un ponte et une légende du blues américain.
15 minutes de son brut :
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Six mois plus tard, le duo revient. Dans ses bagages, un nouvel album, 100% studio : un gros mot pour les fans. Car Random Access Memories, c’est avant tout un retour vers les classiques, vers le passé, le ciment musical de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo. En parallèle, les Daft Punk disent du genre électro qu’il traverse une “crise d’identité”.
Ils posent des questions délicates : à quoi correspond la musique électronique en 2013 ? Est-ce une armée de SoundCloud et de tracks pensées par une multitude de producteurs de l’ombre derrière leur laptop ? Doit-elle être composée dans des chambres d’hôtel juste avant de prendre un avion ?
Derrière cette logique, la réponse des Français passe par une remise en cause de leur propres valeurs pour se tourner vers de “vrais” instruments et de “vrais” studios.
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Une équipe de super-héros
Dans le passé pour mieux retourner la pop
Une deuxième moitié à la fois légère et complexe
Puis “Get Lucky” traverse le disque comme si de rien n’était : un tube en puissance avec une structure classique mais un refrain à tomber.
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Avec “Beyond”, les Daft Punk semblent nous emmener, vocoder dans le side-car, sur une route planante des États-Unis, mélangeant voix robotiques et batterie dansante.
Là, débarque “Motherboard” : avec cette composition instrumentale, on voyage sur les plages langoureuses d’un Sebastien Tellier. Un résultat ombrageux et mélancolique qui signe une prise de risque maîtrisée à la perfection.
S’ensuivent “Fragments of Time” qui voit Todd Edwards reprendre, 12 ans après, le flambeau de Discovery (“Face to Face”), le “paradis” en tête, le soleil dans les yeux et des arrangements country dans les oreilles. Une transition idéale pour un disque qui se veut à la fois léger, profond et complexe avant les deux dernières compositions : “Doin’ it right” qui fait tourner en boucle du vocoder allié au chant têtu de Panda Bear, et “Contact” avec Dj Falcon.
Cette dernière est une montée en puissance avec des nappes qui s’embriquent au fur et à mesure : la voix de Eugene Cernan, astronaute d’Appola 17; un sample de The Sherbs tiré de leur track “We Ride Tonight”; une batterie rapide qui frappe caisse claire et toms avec une énergie folle pour finir sur un cri de guitare poussée dans ses retranchements les plus aigus. Une conclusion drôlement épique, partie d’un sample électro pour finir dans des bruits d’amplis qui crachent.
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Random Access Memories : un risque réussi
Si l’on devait faire rentrer Random Access Memories dans une case, on ne pourrait pas : cet album est tout aussi différent de ses prédécesseurs que Human After All l’était de Discovery qui l’était de Homework.
Doté d’une légitimité sacrée dans le monde de la musique, Daft Punk a eu l’audace de convier en studio un parterre de musiciens, processus sans précédent dans son histoire. Avec Random Access Memories, Daft Punk s’est servi de l’electro pour mieux embrasser la pop, ce supra-genre méprisé en France car rapidement soumis aux clichés et aux accusations de mercantilisme.
Ses melodies, son toupet et son indéniable générosité le placeront rapidement au panthéon de la musique pop.
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