Avec 2600 abonnés, celui ou celle qui se cache derrière cette entreprise s’est inscrit sur Twitter le 4 juin. “Qui voudrait de l’argent gratuit quand on peut avoir de l’herbe gratuite ?” fait-il/elle alors mine de s’interroger dans un premier tweet, référence évidente à ce drôle de bienfaiteur qui distribue des billets de 100$ à San Francisco depuis peu.
Il (ou elle) annonce ainsi clairement la couleur : ce sera vert. Il entreprend alors de permettre aux habitants de Vancouver de découvrir de la weed, planquée un peu partout dans la ville, et dont il partage les indices de localisation sur son compte. Ses indications sont d’ailleurs souvent rédigées avec subtilité et on décèle dans le comportement du maître du jeu qu’il prend beaucoup de plaisir à mener la quête.
At the base of this tree you will find, a container of the kindest kind! pic.twitter.com/ULfwIdVVpk
— HiddenWeedYVR (@HiddenWeedYVR) 8 Juin 2014
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“Trafic”
Évidemment, cette quête n’est pas au goût de tout le monde. Les autorités locales se sont empressées d’émettre leur désapprobation quant à la recherche de cannabis où que ce soit. D’ailleurs, l’auteur(e) de cette quête au THC risque carrément de tomber pour “trafic”. Eh oui, c’est la loi : “La personne qui trouve ce cannabis se retrouve en situation illégale de possession sans permis. Et le fait de délivrer cette substance afin qu’elle soit trouvée par quelqu’un d’autre peut être considéré comme du trafic qui tombe sous le coup de la loi”, a sermonné le chef de la police, Brian Montague, à CTV News.
Vancouver prouve donc ici qu’on peut avoir à la tête d’une ville du Canada un maire qui consomme crack et cannabis et appliquer dans une autre métropole une politique de répression rigoureuse dans la rue. Qui a dit “privilèges” ?
Il est fort probable que celui ou celle qui se cache derrière ce compte Twitter ne dévoile jamais sa véritable identité. D’ailleurs, son tout dernier tweet est éloquent : lorsque le twittos HeidiStebkid lui demande quand il/elle compte cesser de faire gagner du cannabis dans les rues de Vancouver, il répond tout simplement :
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Jusqu’à ce que ça m’ennuie, que je me fasse chopper ou alors que je tombe à court d’herbe.
On vous rappelle au passage que la consommation de drogues en France, dont le cannabis fait évidemment partie, est punie par la loi.
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Cash-cash
Cette démarche de chasse au T(HC)résor s’en inspire d’une autre, encore plus célèbre, initiée sur la côte Ouest des États-Unis. Fin mai, un tout autre généreux donateur distribuait des billets de 100 dollars dans la ville de San Francisco. Joueur, @Hiddencash suivait invariablement le même mode opératoire : cacher la thune dans un endroit qu’il photographiait et envoyait sur Twitter, afin que chacun puisse librement se lancer à la recherche des billets verts.
Après s’être démasqué et laissé interviewer par CNN, Hiddencash se révèle être Jason Buzi, agent immobilier qui, selon ses propres dires, a fait fortune ces dernières années. Attristé de constater que parallèlement, “beaucoup de mes amis et les gens qui travaillent pour moi, eux, ne peuvent se permettre d’acheter une modeste maison dans la Bay Area [la baie de San Francisco, ndlr]”, il a décidé de distribuer un peu de son argent – et de se procurer pas mal de fun – en organisant ces chasses aux billets via Twitter. Ce stimulant entrepreneur a promis le 10 juin de se rendre en Europe très bientôt et de visiter Londres, Madrid… et Paris.