L’administration Trump censure l’expression “changement climatique”

Publié le par Théo Mercadier,

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Certaines administrations fédérales n’ont plus le droit d’utiliser l’ignoble locution, peu en phase avec les vues climatosceptiques du président américain.

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Quand Donald Trump n’aime pas un mot, il le censure carrément dans les administrations susceptibles de l’employer. Une série de mails internes publiée par le Guardian révèle ainsi que le Service de conservation des ressources naturelles (NRCS), agence fédérale dépendante du département de l’Agriculture, est désormais priée de ne plus employer le terme “changement climatique”.

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Mais puisqu’il faut bien utiliser des mots pour décrire la fonte des glaces, la montée des eaux, les tempêtes (bref, tout le bordel qui se passe à peu près partout sur notre planète), les équipes de Trump lui ont trouvé une solution de substitution. Il faut désormais parler “d’extrêmes météorologiques”. On a rarement vu l’hypocrisie institutionnalisée à un tel niveau.

Non contente de sa trouvaille de génie, l’administration climatosceptique a décidé de remplacer toutes les expressions un peu trop alarmistes par des euphémismes complètement à côté de la plaque. Vous n’êtes par vraiment à l’aise avec la “réduction des gaz à effet de serre” ? Pas de problème, de toute façon maintenant on dit “création de matière organique provenant du sol”. Sérieux… Après avoir viré la plupart des scientifiques de l’Agence américaine de protection de l’environnement, c’est désormais à leur langage même que la Maison-Blanche s’attaque.

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Novlangue climatosceptique

“J’aimerais connaître tous les termes que l’on doit utiliser à la place de ‘changement climatique’ et de tout ce qui touche au carbone”, a ainsi quémandé Bianca Moebius-Clune, spécialiste de la santé des sols, auprès de son chef Jimmy Bramblett, vice-président des programmes au NRCS. S’ensuit alors un échange de mails proprement hallucinant, où le moindre terme est discuté, et remplacé par une version un peu moins déprimante.

Bon, on a dû invoquer plusieurs milliers de fois le fameux 1984 de George Orwell depuis l’élection de Trump, mais son concept de novlangue est en l’occurrence redoutablement adéquat. La novlangue désigne la façon dont le gouvernement totalitaire de Big Brother retire peu à peu de son lexique les mots et concepts négatifs, remettant en cause toute capacité de jugement ou de contestation. On nage en plein dedans.

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“Ces mails révèlent la censure active de Trump sur la science, au nom de son agenda politique”, déplore Meg Townsend, du Centre pour la diversité biologique, qui ajoute : “Penser que le staff d’une agence fédérale, qui étudie l’air, l’eau et le sol nécessaires à la santé de notre nation, doive se conformer à la rhétorique antiscience de l’administration Trump est effrayant et dangereux pour les États-Unis, mais aussi pour la communauté mondiale.”