Il traverse la Russie, la Finlande, la Suède, la Norvège, l’Islande, le Groenland, le Canada et l’Alaska. Invisible, le cercle arctique marque l’extrémité nord du globe, au-delà duquel le soleil ne se couche plus autour du solstice d’été et ne se lève plus aux alentours de celui d’hiver. Il se caractérise par un climat polaire, froid et rude. En tout cas en principe. Car cette année, en Suède notamment, la sécheresse sévit depuis mai et les températures excédent actuellement les 30 °C, transformant le pays en poudrière.
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D'Oslo à Riga, les pays nordiques et baltes sont aussi écrasés depuis plusieurs semaines par la chaleur et la sécheresse qui embrasent forêts et tourbières, brûlent les pâtures, vident les nappes phréatiques et font baisser le niveau des grands lacs https://t.co/a4UWkAsvuO #AFP pic.twitter.com/aACwbdIB50
— Agence France-Presse (@afpfr) 24 juillet 2018
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Une cinquantaine de foyers actifs le même jour
Dimanche 22 juillet, l’Agence suédoise de la protection civile a enregistré plus de cinquante incendies, rapporte Franceinfo, dont une dizaine à l’intérieur du cercle arctique. Le plus important d’entre eux aurait ravagé 12 000 hectares, d’après le colonel français Pierre Schaller présent sur place. Résultat, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont dû rester cloîtrées chez elles, fenêtres closes, pour éviter les inhalations de fumée, les cargos peinent à décharger leur cargaison en raison de la baisse du niveau d’eau dans les lacs, et le gouvernement suédois a sollicité l’aide internationale. Plusieurs pays, dont la France, interviennent en renfort pour combattre les flammes.
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Pour Vincent Gauci, professeur à l’Open University cité par le Guardian, la multiplication des incendies en Suède résulterait de l’extension des zones de vulnérabilité au feu, en raison d’une vague de chaleur mondiale. “Ces zones sont généralement douces et humides, ce qui permet aux forêts et aux tourbières de développer des réserves de carbone assez importantes”, développe ce spécialiste du changement climatique. Or, “lorsque de tels écosystèmes riches en carbone connaissent l’aridité et la chaleur et qu’intervient une source inflammable − la foudre ou les humains −, cela produit des incendies”.
“Les événements actuels sont en phase avec le changement climatique tel qu’on s’y attend”, poursuit pour Le Monde Weine Josefsson, de l’agence météorologique suédoise.
Une étendue inhabituelle
Dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie, les flammes ont dévoré plus de 80 000 hectares de forêt. À Toronto, le thermomètre a dépassé les 30 °C pendant plus de dix-huit jours. En Écosse, le toit du Glasgow Science Centre est tout bonnement en train de fondre sous l’effet de la chaleur.
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“Ce qui est inhabituel c’est l’échelle hémisphérique de la canicule”, analyse le climatologue américain Michael Mann pour le Guardian. “Ce n’est pas seulement qu’un lieu affiche une telle amplitude mais que de fortes températures soient visibles sur une si grande surface.”
Chaleur meurtrière en Grèce et au Japon
Le 23 juillet au soir, en Grèce, des incendies meurtriers ont ravagé les alentours d’Athènes, portant ce matin le bilan à 50 morts − dont certains piégés “à leur domicile ou dans leurs voitures”, précise le porte-parole du gouvernement grec cité par l’AFP − et plus de 170 blessés. Au Japon, une chaleur étouffante et humide a provoqué le décès de 80 personnes pendant le mois de juillet, et conduit à l’hospitalisation de 35 000 autres.
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L’hémisphère sud n’est pas épargné. De l’autre côté de l’Équateur, une station météorologique d’Ouargla, en Algérie, a enregistré une température de 51,3 °C le 5 juillet dernier, soit la plus élevée jamais relevée sur le continent africain.
En Suède, le risque d’incendie reste “extrême” selon l’Agence suédoise de la protection civile qui, relaie l’AFP, se prépare à affronter plusieurs jours autour de 35 °C dans le sud du pays, sans aucune précipitation attendue.