Ils découpent, déforment et testent les limites du corps humain… Du dessin à la performance, voici trois artistes qui explorent la thématique du corps maltraité.
Nous avons interrogé un mangaka, un peintre et un performeur sur leur art et leur rapport au corps. Si Shintaro Kago, Christian Rex van Minnen et Yann Marussich viennent d’horizons très différents, ils se retrouvent néanmoins dans leur obsession pour le corps malmené. Petit tour d’horizon de leurs productions.
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Shintaro Kago, le roi du gore
Christian Rex van Minnen, défenseur du grotesque
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Yann Marussich, performeur au-delà de la douleur
Contrairement aux deux artistes précédents, Yann Marussich malmène son propre corps. Danseur et performeur, il n’hésite pas à mettre de sa personne dans des expérimentations qui repoussent les limites du corps humain. Âgé de 51 ans, il est basé à Genève où il jouit d’une certaine reconnaissance puisqu’il est conventionné par le Département de la culture et le Fonds d’art contemporain de la ville.
Yann Marussich propose “des expériences dangereuses et extrêmes pour [son] corps, afin de montrer la chair, le vivant, sortir de la sphère d’Internet qui est immatérielle”. Il considère ses performances comme des “auto-initiations”, et affirme qu’il s’agit de “trouver des brèches pour entrer dans d’autres mondes”. Ses performances sont aussi cathartiques pour lui que pour le public. “Le choc fait la catharsis, affirme-t-il. Venez vivre une expérience. Ouvrez-vous, ouvrez votre sensibilité. Arrêtez de regarder avec votre tête, écoutez avec votre corps, votre cœur.”
Dans sa performance Bleu Remix (2007), Yann Marussich, assis dans une cage en verre, éliminait par les orifices de sa peau et de son corps, une mystérieuse substance bleue, mélange de liquides corporels et de bleu de méthylène, un puissant colorant.
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Pour Bain brisé (2013), le performeur s’est allongé dans une baignoire, recouvert de 600 kilos de morceaux de verre. Il en est sorti en deux heures. Cette performance lui a demandé six heures de préparation physique et mentale, afin d’atteindre un certain état de conscience et de limiter les coupures.
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Dans Traversée (2004), c’était le public qui créait le danger. Le performeur était allongé sur un sol enduit d’huile, accroché par le cou à un câble de 13 mètres de longueur, relié à un treuil. Le treuil était accessible à tous et son enclenchement entraînait une traversée “étranglante”.