Instagram n’aime pas les photos de règles

Publié le par Constance Bloch,

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Merci Instagram de me donner la réponse exacte que j’attendais de ce travail critique. Vous avez supprimé la photo d’une femme qui a ses règles, mais dont le corps est entièrement couvert, en disant qu’elle allait à l’encontre de votre règlement communautaire, ce qui est inadmissible. La fille est habillée, la photo est à moi. Elle n’attaque aucun groupe, ce n’est pas un spam.
Pour toutes ces raisons, je vais la remettre en ligne. Je ne vais pas m’excuser pour des gens qui continuent de nourrir l’égo d’une société misogyne, qui accepte des corps en sous-vêtements mais pas une petite fuite de sang, alors que vos pages sont couvertes de photos de femmes dont les corps sont considérés comme des objets […]. Merci.

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Casser un tabou ancestral

J’aborde paisiblement par la photographie l’observation d’un tabou, de façon frontale ou décalée. L’intimité féminine, la relation amoureuse, la ménopause, la quête éperdue du féminin chez certains transsexuels, le langage (la lexicologie extravagante dont on fait usage dans toutes les langues pour ne pas le dire). Consciente de la difficulté à penser ce sujet pour certains, je ne milite pas pour un passage en force mais plutôt l’espoir d’une réconciliation.

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“Cette photo devait vous rendre mal à l’aise”

La jeune femme s’explique également dans un billet posté par le Huffington Post Canada et revient sur la réaction de certains personnes qui l’ont félicitée. Elle a alors compris que le débat était nécessaire et qu’il fallait plus que jamais faire changer les regards sur ce tabou. Pour elle, sa photo “devait [nous] rendre mal à l’aise.” 

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Elle devait nous servir à combattre un silence tellement fort qu’il a des conséquences réelles, dans un monde réel, comme la marginalisation des femmes dans certaines populations.
Pourquoi avons-nous si peur d’un processus naturel nous permettant de donner la vie ? Pourquoi nous dépêchons-nous de ranger nos tampons quand nous les sortons accidentellement de nos sacs à main ? Pourquoi chuchotons-nous “règles,” alors que nous sommes si prompts à crier “salope,” “traînée,” et “pute”?

Les questions se posent en effet et le débat semble loin d’être terminé au vu des certains réactions du type  : “Je ne publierais pas d’image de mon sperme, alors ne publie pas d’image de tes règles.”
Article mis à jour le 3 avril