“Ça sent le sexe ici” : comment les odeurs participent à notre sexualité

Publié le par Kirkis,

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Bonnes ou mauvaises, les odeurs génitales tiennent une place plus importante qu’il n’y paraît dans notre sexualité.

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“Odeur” et “sexe”, une recherche sur n’importe quel navigateur Web qui apporte des milliers de réponses. Le parfum de nos parties génitales est une réelle préoccupation, et les forums dédiés à la sexualité ou à la santé sont blindés de sujets comme “Je n’aime pas l’odeur du vagin de ma copine, que faire ?”, “Problème d’odeur du sexe de mon homme”, “Mon pénis sent le poisson”, “Comment cacher l’odeur de mon vagin ?”, etc.

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Une odeur qui dérange

Le sexe a une odeur, c’est indéniable, et rien de plus naturel. Elle est due aux diverses sécrétions produites par le sexe, féminin ou masculin, et qui contribuent à garder un taux d’humidité constant pour les muqueuses. Accumulées au cours de la journée, rien de plus normal que l’odeur soit plus forte, d’autant plus que les traces d’urine peuvent apporter une note musquée.

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Et pourtant, nos effluves génitales nous obsèdent et nous gênent, et elles entraînent souvent le rejet dans les relations intimes. Pour Maxime par exemple, célibataire de 29 ans, l’hygiène avant le sexe est primordiale :

“J’essaie de passer à la salle de bains avant de tenter quoi que ce soit avec une fille, je sais que si ça sent un peu, certaines n’aiment pas sucer. Ça ne me dérange pas, et moi aussi je préfère que ça ne sente pas trop fort de son côté, sinon ça me coupe direct.”

Même chose du côté d’Amanda, 26 ans, et elle aussi célibataire, qui accorde un soin particulier à son anatomie à chaque fois qu’elle espère conclure :

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“À chaque fois que je sors en boîte ou dans un bar, je me rase intégralement, car je me dis que les poils, ça doit maintenir quelques odeurs. Mais sinon je me la lave comme d’hab, mais bien sûr, si j’urine avant l’acte, je la relave.”

Pour certains, les odeurs sexuelles, c’est tout simplement non. Julie, 26 ans et en couple depuis trois ans, est sans pitié avec le sexe de son copain :

“Pour moi, l’hygiène c’est hyperimportant. S’il y a la moindre odeur ou s’il ne s’est pas rincé la queue après être allé pisser, c’est mort j’y touche pas.”

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Pareil pour Antoine, célibataire de 29 ans, qui n’hésite pas à renvoyer ses plans cul à la salle de bains s’ils ne passent pas le test de l’odorat :

“Si le mec, il sent de la bite, je lui dis de laver sa queue, parce que je ne la sucerai pas. Et moi je me lave bien avant chaque plan cul, donc je risque pas de sentir. Bien sûr, s’il ne veut pas se la laver, bye bye.”

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Ça pue = c’est sale

Combien d’entre nous n’ont pas glissé un doigt dans leur slip avant de le renifler pour vérifier si ça sent là-dedans, ou même juste renifler un caleçon pour savoir si on peut le remettre ou non ? L’odorat est un indicateur d’hygiène, et les odeurs sont associées, selon qu’elles soient bonnes ou mauvaises, aux notions de propreté et de saleté. Si ça sent, c’est que c’est sale.

Pourtant, seule une mauvaise odeur anormalement forte peut être responsable d’une infection, et “puer de la bite ou de la chatte” n’est qu’une valeur relative. C’est ce que rappelle Maïa Mazaurette dans un article du Monde :

“Si les racines de l’association entre sexe et crasse remontent à la nuit des temps, elles n’en gardent pas moins un impact culturel, symbolique, marketing d’une modernité sans failles. Dites-moi comment vous lavez votre sexe, je vous dirai dans quelle société vous vivez.”

Aussi, il est important de ne pas abuser du nettoyage, notamment en ce qui concerne l’hygiène vaginale, les femmes étant la première cible de la surhygiène sexuelle. Mais les hommes n’y échappent plus non plus, et des lingettes ou des sprays rafraîchissants pour le pénis leur sont désormais dédiés.

Le rôle des phéromones

Qu’on les aime ou non, les odeurs sexuelles jouent un rôle dans la séduction et l’attirance, et notre utilisation de parfums et déodorants en est la preuve. Jean Streff, auteur du Traité du fétichisme, explique que des scientifiques ont démontré comment les odeurs influent sur l’attirance. Et en particulier, “la femme serait olfactivement attirée par le différent pour favoriser la diversité de l’espèce”.

Si les odeurs jouent un tel rôle dans la séduction, c’est que notre odorat détecte également les phéromones, des hormones produites par notre organisme à destination d’autres individus, et qui jouent un rôle dans l’attraction sexuelle. Ces molécules se trouvent particulièrement dans la peau, la sueur, les sécrétions vaginales ou même dans les urines, ce qui fait des parties génitales un producteur important de phéromones.

La mode des “Pheromones Parties” tient compte de cette information scientifique : après avoir porté durant plusieurs nuits le même T-shirt, les participants de ces soirées les mettent ensuite dans un sac hermétique numéroté. Lors de la soirée, chaque participant s’en va humer les différents T-shirts pour choisir l’odeur qui les attire le plus. En retrouvant son propriétaire grâce au numéro, les deux personnes s’assurent ainsi une “olfacto-compatibilité” censée favoriser une relation durable, ou au minimum une alchimie sexuelle.

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Le doux parfum des culottes sales

Dans la même lignée, certains aiment renifler les odeurs intimes imprégnées dans la lingerie, jusqu’à ce que cela devienne un véritable fétichisme. Rémi, 32 ans, avoue par exemple renifler les culottes de sa copine avec qui il vit depuis deux ans :

“J’aime renifler les culottes de ma copine, ça me fait penser à elle et ça m’excite plutôt pas mal. Pour moi, y a rien de dégueulasse là-dedans, quand on fait les préliminaires ce sont les mêmes odeurs, un peu plus fraîches car prises à la source, mais c’est la même chose.”

Pour François, célibataire de 38 ans, ce sont les culottes d’anonymes qui l’excitent :

“J’adore l’odeur de la chatte. J’aime renifler la culotte d’une inconnue et deviner à quoi elle ressemble.”

Un petit plaisir solitaire auquel ils s’adonnent pourtant en cachette, de peur qu’on ne les prenne pour des pervers. Le fétichisme des culottes sales est pourtant très répandu, notamment au Japon où ce penchant s’appelle “burusera”. Des distributeurs de culottes déjà portées peuvent même être trouvés dans certains quartiers des grandes villes.

Depuis quelques années, le phénomène s’étend et même jusqu’en France, où les sites comme Vends ta culotte se développent. Il n’est pas rare non plus de trouver dans des vidéos porno une scène de reniflage de culotte.

“No perfume” : une tendance de la sexualité gay

Côté gay, les odeurs aussi attirent, et les plans “sniff”, “odeurs” ou “no perfume” fleurissent sur les différentes applications de rencontre. Des plans cul durant lesquelles les “pigs” hument les odeurs de l’entrejambe après une séance de sport et où on apprécie les odeurs logées sous le prépuce. Un goût exprimé sans complexe par Jeff, 41 ans :

“J’aime l’odeur de pisse sur une queue, les odeurs de pieds et les godasses daubantes. Je demande toujours à mes partenaires de ne pas prendre de douche avant de venir me voir. J’aime quand ça pue, que ce soit l’odeur de transpi sous les bras ou quand ça sent dans leur slip.”

Cet engouement pour les “odeurs viriles” cache cependant un certain sexisme. Il faut que ça sente le mâle, la testostérone. Cela sous-entend que le parfum ou l’hygiène seraient l’apanage des femmes, entretenant le stéréotype du “vrai mec” ne se lavant pas, ou du moins pas souvent ou pas toujours. Un avis que partage Pascal, 42 ans, qui est tranchant sur le sujet :

“Il y en a marre des fashionistas et leur parfum Chanel. Je ne cherche pas une princesse, je veux un mec !”

Qu’on se le dise : un corps sans odeur, ça n’existe pas ! Mais quels que soient vos plaisirs sexuels, gardez à l’esprit que si des goûts et des odeurs on ne discute pas, les vôtres ne sont pas forcément les nôtres. Alors pour le bien de la communauté — surtout si vous prenez le métro — un peu d’hygiène ne fait pas de mal.