Bruno Bonnell, un candidat “en marche” vers les paradis fiscaux

Publié le par Virginie Cresci,

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Médiacités a découvert que l’entrepreneur reconverti en candidat à la députation possédait une société au Delaware, un État américain qui s’apparente fortement à un paradis fiscal. Là où Bruno Bonnell a été malin, c’est que le Delaware n’est pas reconnu officiellement comme un paradis fiscal par l’OCDE, tout simplement parce que cela affecterait tous les États-Unis.
Pourtant, la cour d’appel de Lyon notait en 2011 que le Delaware est “connu du monde de la finance internationale pour être ce que l’on nomme communément ‘un paradis fiscal’.” Argument auquel Bruno Bonnell rétorque : “La notion de paradis fiscal est relative et nouvelle. Qu’est-ce qui prouve que le Delaware en est un ?” Peut-être le fait qu’il y ait plus de 1,2 million de sociétés pour seulement 950 000 habitants, comme le révélaient Les Échos l’année dernière.

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Épisode 2 : l’ISF, quel ISF ?

Dans l’épisode 2 de la série “Bonnell et les petits arrangements avec le fisc” : l’impôt sur la fortune. L’ancien patron d’Atari, une entreprise de jeux vidéo basée aux États-Unis, a touché 2,4 millions d’euros d’indemnité de licenciement en 2007, mais “n’a pas été soumis à l’impôt sur le revenu, ni au titre de l’année 2008, ni à celui de l’année 2009”, précise toujours l’arrêt de la cour d’appel de Lyon. Cela est étonnant quand l’on sait qu’il est également copropriétaire d’un château dans le Beaujolais et d’un autre dans le Gard.
“L’homme d’affaires très avisé et très habilement conseillé, a entièrement restructuré son patrimoine […] afin d’éluder l’impôt de solidarité sur la fortune d’abord et l’impôt sur le revenu ensuite”, note encore la cour d’appel. Contacté par Le Lab d’Europe 1, Bruno Bonnell a déclaré : “Tout ça, c’est le délire total de l’avocat de mon ex-femme ! Je n’ai fait l’objet d’aucun redressement fiscal.”
Pour sa part, Najat Vallaud-Belkcacem a balancé au Lab : “Quand on voit qu’on a un président et un gouvernement qui nous parlent de la moralisation de la vie publique…” Pour rappel, Villeurbanne est l’une des villes les plus pauvres de l’agglomération lyonnaise : avec de nombreux étudiants, retraités et ouvriers, environ 50 % de ses habitants gagnent moins de 18 000 euros par an.

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