Cette année, le récipiendaire du prestigieux prix est loin de réjouir tout le monde…
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C’est un fait rarissime : cette année, un grand nombre d’ambassadeurs de grandes puissances occidentales ne se rendront pas à la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix. La raison ? Le prix sera attribué à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), dont l’objectif principal est la mise en place d’un traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
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Fondée en 2007, à Vienne, en marge d’une conférence internationale du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ICAN a obtenu le 6 octobre dernier le prix Nobel de la paix “pour son travail effectué dans le but d’attirer l’attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation d’armes nucléaires, et pour ses efforts novateurs en faveur d’un traité interdisant les armes nucléaires”, comme l’a expliqué la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, au moment de l’annonce du vainqueur du prix.
Des diplomates de second rang
Mais, comme l’indique l’AFP, hormis la Russie et Israël, les autres ambassadeurs des puissances nucléaires ont décidé de boycotter cette édition de la remise du prix Nobel, qui se déroulera le 10 décembre prochain à Oslo, en Norvège. À la place, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont par exemple déclaré qu’ils enverraient des diplomates de second rang.
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“Ils ont visiblement reçu l’instruction de marquer leurs réserves vis-à-vis de l’ICAN et du traité d’interdiction” des armes nucléaires, a ainsi déclaré à l’AFP le directeur de l’Institut Nobel, Olav Njølstad. “Généralement, les grandes puissances, au moins occidentales, envoient leurs ambassadeurs.” Il poursuit auprès de Reuters :
“Ceci dit, nous ne sommes ni surpris ni offensés par le fait que parfois, certains gouvernements étrangers préfèrent se tenir à l’écart d’une cérémonie en signe de protestation ou, comme c’est le cas ici, parce qu’ils préfèrent être représentés par des chefs de mission adjoints.”
Cette décision indigne en revanche la directrice de l’ICAN, Beatrice Fihn : “C’est une sorte de protestation contre le prix Nobel de la paix, s’est-elle insurgée auprès de Reuters. Ils aiment tellement leurs armes nucléaires qu’ils n’aiment pas ceux qui essaient de les interdire.”
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Cette remise du prix Nobel de la paix aura en tout cas lieu dans un contexte politique plus que tendu : le 28 novembre dernier, la Corée du Nord testait avec succès un nouveau tir de missile balistique. Selon Pyongyang, le régime de Kim Jong-un serait désormais un État nucléaire capable de frapper “la totalité du continent américain”.