Les nouvelles technologies et la Guerre Froide ont bouleversé la forme de guerre traditionnelle à laquelle on a tendance à se référer instinctivement : un front, des militaires et un combat armé. La guerre peut à l’heure actuelle être nucléaire, économique, technologique, médiatique mais aussi… bactériologique. Et Bill Gates en a conscience.
Publicité
En effet, l’homme le plus riche du monde a tenté ce week-end de faire prendre conscience à la communauté internationale de l’important risque de pandémie qui pourrait survenir dans les prochaines années, lors de la 53e Conférence de sécurité à Munich. Il estime qu’il faut tirer des leçons du passé et a notamment pris pour exemple l’épidémie du virus Ebola qui a éclaté fin 2013 en Afrique de l’Ouest, et qui a eu le temps de tuer plus de 11 000 personnes avant qu’on ne trouve enfin un vaccin à 100 % efficace. Trois ans après… trop tard, donc. La catastrophe qu’il évoque est d’autant plus grave qu’il s’agirait d’une propagation à échelle mondiale, c’est-à-dire encore plus difficile à éradiquer.
Publicité
30 millions de personnes tuées en un an
Il avance un chiffre équivalent à la population totale du Pérou ou du Venezuela. Pour cela, le philanthrope spécialiste des questions de santé s’appuie sur des études menées par des spécialistes : “Qu’il apparaisse dans la nature ou dans les mains d’un terroriste, les épidémiologistes disent qu’un pathogène transmis dans l’air et se propageant rapidement peut tuer 30 millions de personnes en moins d’un an.”
Publicité
Il explique qu’un terroriste maîtrisant les bonnes techniques peut provoquer un désastre et, selon lui, la probabilité que “la prochaine épidémie naisse du cerveau d’un terroriste inventant une version de synthèse du virus de la variole” est à surveiller très sérieusement car elle pourrait advenir “très probablement” dans les quinze prochaines années.
Si les chiffres effrayants qu’il avance en termes de pertes humaines n’étaient pas assez convaincants, il rappelle qu’il serait aussi économiquement intéressant d’essayer d’y échapper : “Le coût global de la préparation à une pandémie est estimé à 3,4 milliards de dollars par an [3,2 milliards d’euros]. La perte annuelle qu’une pandémie provoquerait pourrait atteindre 570 milliards [536 milliards d’euros].”
Il a appelé les États à réagir en urgence et à investir dans la recherche. Il explique que si cette catastrophe devait avoir lieu, la communauté internationale doit être capable d’y faire face en fabriquant des vaccins en quelques mois. Son point de vue a été appuyé par la chancelière allemande Angela Merkel, qui évoque “une multiplication des conflits nés des guerres civiles, de la croissance démographique et du changement climatique et leur interdépendance croissante”. Le nouveau secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est allé dans le même sens en déclarant : “Les problèmes de la paix et de la sécurité dans le futur auront de nouvelles dimensions et nous devons nous y préparer.”
Publicité