L’idée d’un revenu de base universel revient en France à chaque élection présidentielle, mais jusque-là personne ne voulait vraiment la défendre. Toutefois, depuis quelques mois, le candidat à la primaire socialiste Benoît Hamon s’est approprié cette cause.
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Benoît Hamon fait partie des sept candidats à la primaire du Parti socialiste (PS), et il compte bien récupérer les voix des (très) nombreux déçus du quinquennat Hollande. Comme il l’a rappelé sur BFMTV le 19 décembre, l’une des idées phares de son programme est ainsi la mise en place d’un revenu de base pour tous (aussi appelé “revenu universel”), qui atteindrait en 2022 une valeur d’environ 750 euros.
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Ce revenu serait distribué à tous les Français majeurs, tout au long de leur vie, “sans contrôle des ressources ni contrepartie”, expliquait au journal Les Échos l’ancien ministre de l’Économie sociale et solidaire, en octobre dernier. Et il serait bien évidemment possible de cumuler ce revenu avec le salaire perçu dans le cadre de son activité professionnelle.
Selon Benoît Hamon, le revenu universel permettrait de pallier la crise de l’emploi, notamment à l’heure où beaucoup de jobs sont détruits par les nouvelles technologies – car n’oublions pas que si ces technologies sont, il est vrai, créatrices d’emploi, elles laissent également un grand nombre de personnes peu ou pas qualifiées sur le bord de la route. L’objectif est aussi d’en finir avec les allocations personnalisées et ciblées en fonction de la situation familiale et professionnelle et qui sont à l’origine d’un véritable mille-feuille administratif, sans parler des stigmatisations sociales dont sont victimes les “assistés”. “L’idée du revenu universel, c’est de couvrir une partie des allocations qui existent déjà“, déclarait déjà le député yvelinois sur BFMTV, en septembre dernier.
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Une société “plus bienveillante et plus paisible“
Un revenu de base mettrait aussi en valeur certaines activités socialement importantes, mais peu rémunérées. Par exemple, une personne en temps partiel pourra cumuler son salaire et son revenu de base pour consacrer les nombreuses heures de son temps libre à des activités caritatives ou artistiques. À l’échelle d’un pays, cette nouvelle approche du travail permettrait de créer une société “plus bienveillante et plus paisible”, défend le candidat socialiste.
Le coût du revenu universel est souvent pointé du doigt par ses détracteurs : entre 300 et 450 milliards d’euros par ans. Mais Benoît Hamon affirme qu’en y regardant de plus près son financement pourrait facilement être assuré par la fusion de plusieurs pôles de dépenses de l’État : les aides au logement, les minima sociaux et les prestations familiales par exemple. Il compte également cibler les niches fiscales (dont le coût devrait atteindre 90 milliards d’euros en 2017), taxer les très hauts revenus et surtout s’attaquer de front à l’évasion fiscale, qui représente près de 80 milliards d’euros de manque à gagner pour l’État chaque année.
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S’il est élu en 2017, Benoît Hamon souhaite généraliser le revenu de base à tous les 18-25 ans, à hauteur de 550 euros, pour ensuite augmenter progressivement cette somme (qui serait d’autant plus la bienvenue dans la mesure où l’on ne peut toucher le RSA qu’à partir de 25 ans). L’inititive serait ensuite élargie à l’ensemble de la population.
Dernièrement, le sujet du revenu universel s’est imposé dans la campagne présidentielle, notamment avec la recommandation d’un groupe de sénateurs de tester le revenu de base à petite échelle (sur un groupe de 20 000 à 30 000 personnes). L’idée séduit d’ailleurs à gauche comme à droite, puisque Nathalie Kosciusko-Morizet s’y est également montrée favorable. Nous ne serions en tout cas pas les premiers à essayer : des expériences sont actuellement menées au Canada, dans les pays nordiques et aux États-Unis.