Belgique : première condamnation pour sexisme dans l’espace public

Publié le par Clothilde Bru,

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Pour la première fois, un homme a été condamné pour sexisme dans l’espace public en Belgique, comme le rapporte le quotidien belge Le Soir ce mardi 6 mars. Les faits remontent à juin 2016. Un jeune homme en infraction au code de la route s’en était pris à la policière qui l’interpellait. Il l’avait insultée, avant de lui conseiller de “faire un métier plus adapté aux femmes”.

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C’est la première fois qu’un homme est condamné pour ce chef d’inculpation depuis le vote de la loi sexisme en 2014. L’amende pour sexisme est normalement de 500 euros, mais l’individu a été condamné en tout à 3 000 euros d’amende, car il était aussi poursuivi pour outrage à agent et menaces. Le prévenu s’expose à un mois de prison en cas de non-paiement dans les délais légaux.

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Votée en 2014 à l’initiative de la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet, cette loi est destinée à lutter contre le sexisme dans l’espace public. Elle punit d’une peine d’un mois à un an d’emprisonnement et/ou de 50 à 1 000 euros d’amende toute personne qui exprime par son comportement “un mépris à l’égard d’une personne, en raison de son appartenance sexuelle, ou [la considère] comme inférieure ou comme réduite essentiellement à sa dimension sexuelle [entraînant] une atteinte grave à sa dignité”, comme le détaille Libération.

La Belgique est le premier État européen à avoir adopté une telle loi. Le Portugal et le Royaume-Uni l’ont imitée par la suite. Aujourd’hui, c’est au tour de la France de songer à la création d’une infraction pour “outrage sexiste et sexuel” sanctionnée d’une amende, dans le but de lutter contre le harcèlement de rue.

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On peut toutefois s’interroger sur le temps écoulé, entre l’entrée en vigueur de la loi et cette première condamnation. “C’est la première fois que nous avons utilisé cette loi pour poursuivre quelqu’un, explique le porte-parole du parquet du procureur dan les colonnes du Soir. S’en prendre personnellement à une policière en raison de son sexe, c’est particulier. C’était un bon cas pour tester cette loi : un cas concret et très clair, avec de nombreux témoins.”