C’était l’argument d’origine : si on baisse les aides au logement de 5 euros, les loyers baisseront d’autant. Dans tes rêves. À la suite de l’annonce estivale et fracassante du rabotage des APL à partir du 1er octobre, un silence assourdissant s’est fait entendre du côté des bailleurs sociaux et propriétaires, peu enclins à tirer leurs loyers vers le bas. Ce qui explique que le président de la République les interpelle aujourd’hui en ces termes : “j’appelle publiquement tous les propriétaires à baisser les loyers de 5 euros par mois”.
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À l’occasion d’un discours devant les préfets de France, Emmanuel Macron s’est ainsi dit “surpris du silence collectif” et semble regretter que la mécanique magique “baisse des aides engendre baisse des loyers” ne se soit pas mise en branle. Dans son idée elle aurait pourtant dû fonctionner de la sorte, car après tout, “c’est cela la responsabilité collective”. Échec.
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Dans un entretien au journal Le Point publié le 30 août, Emmanuel Macron faisait de la baisse des APL l’un des axes de sa “transformation profonde [du marché immobilier] qui doit faire baisser les loyers”. Après ce test raté, l’exécutif opèrera-t-il un revirement dans sa réforme controversée du système d’aide au logement ? Possible. Car des voix discordantes s’élèvent à la tête même du gouvernement.
“Ce n’est pas intelligent”, avait ainsi déclaré le Premier ministre Édouard Philippe le 24 août sur BFMTV, “c’est une mesure de rabot, les mesures de rabot ce n’est jamais de bonnes mesures, [ce n’est] jamais intelligent de faire du rabot”. Pour le chef du gouvernement, c’est à la précédente majorité qu’on doit le cafouillage actuel autour des APL. Une réforme qu’Emmanuel Macron qualifiait il y a peu de “connerie sans nom“. On est tentés de le croire.
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