Dans le Var, entre Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et Pourrières, La Poste va désormais livrer les colis par drones. Deux ans de tests, une première mondiale.
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Google ? Que nenni ! La Silicon Valley toute entière peut désormais se prosterner devant le génie technologique français, car c’est bien dans l’Hexagone qu’est inaugurée la première ligne commerciale de livraison par drone. Amazon n’a pour l’instant effectué qu’un premier et unique vol commercial au Royaume-uni. En France, où cela se passe-t-il ? Paris ? Lyon ? Marseille ? Encore raté : le futur s’écrit dans le Var, sur les 15 kilomètres qui séparent Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et Pourrières, respectivement 15 590 et 4750 habitants. Après deux ans de tests, La Poste, via sa filiale DPDGroup, a reçu le 15 décembre le feu vert de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour utiliser le couloir aérien à sa guise.
Une fois par semaine, le drone décollera d’un relais-colis situé à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume avec un colis de 3 kilos dans ses pinces. Piloté par un salarié de La Poste agréé par la DGAC, le drone pourra parcourir jusqu’à 20 kilomètres à une vitesse de croisière de 30 kilomètres/heure. Un fois le drone hors de sa vue, le pilote le dirigera grâce à un GPS embarqué, un flux vidéo en direct et un système de navigation de cinquante kilomètres de portée. En cas d’avarie de liaison, les systèmes de sécurité permettent au drone de continuer son chemin et la machine possède même un parachute automatique. Si tout se passe bien, le drone atterrira dans un “panier”, à Pourrières, près d’une pépinière d’entreprises située à bonne distance du village.
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Depuis 2014, La Poste, via sa filiale GeoPost, annonce avoir cumulé plus de 600 heures de vol en tests, attendant la permission de la DGAC. Des tests qui, visiblement, ont été suffisamment concluants et permettent aujourd’hui à l’entreprise de s’enorgueillir d’une “première mondiale”. À raison : si Amazon teste depuis plusieurs années déjà son service de livraison Amazon Air et vient de réussir sa première livraison en 30 minutes à Cambridge (l’Angleterre dispose de lois plus souples que les États-Unis en matière de drones) et que d’autres compagnies, comme 7-Eleven ou Google, et d’autres services postaux (Japon, Australie, Suisse, Canada) s’y intéressent de très près, aucune ligne régulière n’a encore été mise en place. Cocorico, donc. Reste maintenant à savoir si la population française, qu’elle soit urbaine ou rurale, acceptera de voir ces lignes aériennes se multiplier dans le ciel du pays dans les années à venir. Selon un sondage mené en octobre par La Poste américaine, 57 % des Américains avaient une opinion neutre ou une mauvaise opinion du service, le chiffre tendant à progresser à mesure que l’âge des sondés était important. À voir si les Français seront aussi frileux.