14 pays européens concernés
Les investigations menées en Europe ont montré qu’au moins 14 pays dans l’est et le sud-ouest du continent, dont la France, ont détecté la présence de ce radioélément dans l’air. Sur les 400 mesures collectées, la valeur la plus élevée s’élève à 0,15 becquerel par mètre cube d’air et a été enregistrée le 30 septembre en Roumanie.
Dans l’Hexagone, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a relevé, entre le 27 septembre et le 13 octobre, de très faibles dépôts dans ses stations de La Seyne-sur-Mer (Var), Nice et Ajaccio. Le niveau le plus haut, de 46 microbecquerels par mètre cube d’air, a été mesuré à Nice entre le 2 et le 9 octobre, rapporte Le Monde.
Ces taux sont “sans conséquences pour l’environnement et pour la santé”, rassure l’IRSN, qui ajoute que ces traces ont disparu en France depuis le 13 octobre. Si les experts s’accordent à dire que les taux de ruthénium 106 relevés en Europe sont trop faibles pour avoir des conséquences sur la santé et l’environnement, ces particules pourraient être potentiellement dangereuses pour les populations riveraines de leur zone d’origine.
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Une contamination durable des sols sur la zone de l’accident
Les simulations menées par les chercheurs évoquent des rejets compris entre 100 et 300 térabecquerels, (de 100 à 300 milliers de milliards de becquerels).
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“[Une] quantité colossale. À titre de comparaison, elle est 375 000 fois supérieure au rejet annuel maximal autorisé de la centrale nucléaire de Cruas [Ardèche]”, note Bruno Chareyron, le directeur du laboratoire de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) dans les colonnes du Monde.
Des rejets d’une telle importance nécessiteraient donc de mettre en œuvre des mesures de protection des populations sur un rayon de plusieurs kilomètres. D’autre part, les denrées alimentaires sur une dizaine de kilomètres autour du point de rejet pourraient être fortement contaminées, car le ruthénium 106 est “un produit de fission qui, une fois retombé au sol et sur le couvert végétal, va induire une contamination durable“, ajoute Bruno Chareyron.
Une information qui risque de ne jamais arriver aux populations concernées, puisque apparemment “personne” n’est responsable…
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