Bien qu’il soit très populaire en ce moment de se lancer dans la mode unisexe, certains choisissent encore le vestiaire féminin comme terrain de prédilection. Focus sur 5 designers à surveiller absolument.
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Section 8
Lancé le mois dernier lors de la Fashion Week de New York, Section8 veut se définir comme un “label anonyme”. Encore dans les sphères de la mode underground, le label new-yorkais propose pour sa première collection des réinterprétations des tenues de travail avec une touche streetwear. Malgré l’aspect “luxe” de certaines créations, ce n’est qu’un effet de style puisque Section 8 entend simplement fusionner l’esthétique des “prolétaires” avec celle des privilégiés.
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Quant à l’anonymat des créateurs, il n’aura pas duré longtemps puisque l’on a appris récemment que derrière Section 8 se cachaient Akeem Smith, styliste d’Hood by Air et le designer japonais Ryohei Kawanishi. Pour leur première présentation, les deux créateurs ont fait défiler des mannequins avec du poisson cru dans le bouche, une bizarrerie qui a suffi à attiser la curiosité de la planète mode. Reste à voir ce qu’ils proposeront la saison prochaine et si la hype perdurera.
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Anton Belinskiy
Anton Belinskiy est une étoile montante de la mode ukrainienne. Après une nomination au prix LVMH en 2015 qui lui a servi de porte d’entrée dans l’industrie de la mode, il fait aujourd’hui figure de leader parmi les créateurs ukrainiens. Dans un univers de rébellion teintée de romantisme, Anton Belinskiy veut parler à la jeunesse d’aujourd’hui. À la limite du politiquement correct, il n’hésite pas à critiquer la société dans laquelle il vit, notamment dans sa dernière collection “Exchange”, en reprenant les codes visuels des bureaux de changes à Kiev, pour dénoncer la crise économique que traverse son pays. Le créateur surfe lui aussi sur le look prolétaire avec un vestiaire aux coupes oversize, souvent sportswear. Petite particularité : chaque look pour femme est décliné chez l’homme et la coupe est adaptée selon le genre.
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Daniëlle Cathari
À seulement 22 ans, cette étudiante hollandaise à l’Amsterdam Fashion Institute présentait aussi sa première collection le mois dernier et n’a pas manqué de faire sensation à New York. Une collection entièrement composée de survêtements Adidas vintage qui ont été retravaillés et transformés en une série de pièces uniques. L’idée lui est venue alors qu’elle entassait des tonnes de vieux habits pendant ses années lycée.
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Après avoir appris à coudre avec des tutoriels YouTube, la jeune hollandaise s’est ainsi mise à faire ses propres habits. C’est donc en hommage à ses années d’adolescente qu’elle utilise le survêtement Adidas comme matière première pour cette collection que la chanteuse M.I.A. a d’ores et déjà adopté. Face à ce succès inattendu, la créatrice espère bien continuer sur sa lancée et proposera une prochaine collection dès qu’elle sera diplômée, c’est-à-dire l’année prochaine.
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Vejas
Derrière Vejas se cache Vejas Kruszewski, jeune canadien de 20 ans autodidacte et gagnant du prix spécial LVMH 2016. Vejas apprend la couture et le patronage avec des tutoriels sur YouTube et lance sa première ligne pour femmes en 2015. Repéré rapidement par Drake, originaire de Toronto lui aussi, ce sera le concept-store américain Opening Ceremony qui lui donnera sa chance en vendant sa première collection. Succès immédiat pour celui qui propose une vision pragmatique de la mode et du vêtement.
Les classiques sont revisités en mettant la fonctionnalité au cœur de son esthétique. Esthétique urbaine et proche de ce que propose Kanye West avec sa marque Yeezy, Vejas impressionne par sa technique et sa maîtrise du vêtement. En 2016, le jury du prix LVMH lui décerne d’ailleurs le “prix spécial”, à savoir une bourse de 150 000 euros et un tutorat d’un an. Devenu le petit prodige de la mode, il présente aujourd’hui ses collections à Paris et New York mais garde la tête sur les épaules en misant sur l’accessibilité. Il propose ainsi un bon nombre de pièces fabriquées artisanalement en dessous des 300 euros.
DMDV
Fondée en 2014, la marque russe DMDV voulait miser sur l’avant-garde et le confort. Avec des collections toujours très colorées (et beaucoup de fluo), la marque proposait dans un premier temps des pièces ultra-féminines avant de révéler un côté rebelle et sportswear en 2016. Un petit virage artistique pour cette marque encore confidentielle mais au potentiel indéniable. DMDV n’oublie pas ses fondamentaux, à savoir l’avant-garde, la couleur et tente d’accorder des pièces qui ne vont pas ensemble, à première vue, pour un résultat inattendu.
Bombers superposés sur des sweats et des robes de soirées, jupes en cuir avec des tops en nylon façon cyclistes, silhouettes marquées par des ceintures à sangles… DMDV flirte avec le mauvais goût mais arrive a convaincre en créant une identité à part, lui conférant ce côté “cool” tant recherché par les kids d’Instagram.