Venise (Italie), les îles Galápagos (Équateur), les aires protégées de la région florale du Cap (Afrique du Sud), l’ensemble monumental de Carthagène (Colombie), la péninsule de Shiretoko (Japon) ou encore la statue de la Liberté : le rapport “Patrimoine mondial et tourisme dans le contexte des changements climatiques” analyse l’impact du climat sur des sites touristiques emblématiques.
Publicité
Il recense ainsi 31 sites naturels et culturels du patrimoine mondial, répartis dans 29 pays, qui sont exposés à des hausses de températures, à la fonte des glaciers, à l’augmentation du niveau des mers, à une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, à des sécheresses plus marquées et à un allongement de la saison des incendies.
Publicité
Soulignant que le changement climatique affecte les sites du patrimoine dans le monde entier, et bien au-delà de cette liste non exhaustive (l’Unesco en compte 1 031 en tout), le directeur adjoint du Programme climat et énergie à l’UCS, Adam Markham alerte : “Certains sites du patrimoine mondial pourraient même perdre leur statut du fait du changement climatique.” Un comble.
Régulation du tourisme de masse
Le rapport souligne l’interdépendance fragile entre le changement climatique et l’activité touristique générée par les sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Il se penche sur la vulnérabilité croissante de de ces sites classés face à l’explosion du tourisme de masse, et d’autre part, l’impact dramatique du changement climatique sur l’économie touristique.
Publicité
Très prisés des touristes, ces lieux, parmi les plus visités dans le monde, doivent leur attractivité à leur classement à l’Unesco. Et parallèlement, le secteur touristique est une économie en plein boom partout sur la planète, avec une conséquence que l’on aime moins évoquer : les émissions de CO2 qui lui sont dues représentent 5 % des émissions totales dans le monde, un chiffre qui devrait doubler d’ici les vingt-cinq prochaines années. D’où la nécessité d’un tourisme durable et respectueux des sites historiques et de l’environnement en général. En d’autres termes, empêcher qu’un tourisme mal régulé devienne néfaste pour les sites au lieu d’être bénéfique socialement et économiquement.
Mais le rapport montre que la réciproque est aussi vraie : le changement climatique affecte directement l’économie issue du tourisme. Par exemple, une élévation du niveau de la mer d’un mètre anéantirait jusqu’à 60 % de l’activité touristique de la région caribéenne, et avec elle, un pan entier de son économie. Un équilibre délicat est donc à trouver entre ces deux variables. Pour Mechtild Rössler, directrice du Centre du patrimoine mondial à l’Unesco : “Le rapport montre à quel point il est important d’atteindre l’objectif contenu dans l’Accord de Paris – qui vise à contenir la hausse de la température mondiale en dessous du seuil de 2 ºC – afin de protéger le patrimoine mondial pour les générations actuelles et à venir.”
Publicité