Une histoire méconnue, que nous conte aujourd’hui 88Rising.
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Dans les années 1950, le Japon voit naître une contre-culture d’un nouveau genre : les bosozoku (“boso” signifiant “course folle” ou “conduite imprudente”, et “zoku” signifiant “clan”). Composés d’hommes âgés entre 16 et 20 ans, qui partagent un intérêt commun pour la modification de leurs motos dans le but de faire un maximum de bruit, ces gangs de motards violents connaissent leur apogée dans les années 1970 et 1980, semant la pagaille sur les routes et multipliant les échauffourées avec les clans rivaux et les forces de police.
“Dire que les bosozoku sont une nuisance est un euphémisme, peut-on lire sur le site Nippon Connection. Ils arpentent le bitume des grandes agglomérations japonaises et de villes plus petites en faisant vrombir leurs moteurs, en klaxonnant à tout va, font des embardées dangereuses en pleine circulation tout en brandissant des armes de mêlée ou en hurlant sur les piétons ou les automobilistes, et commettent parfois des dégradations. Généralement, ils représentent une menace pour à peu près tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin.”
“Au lieu de s’asseoir derrière les bikers, elles ont commencé à tuner leur propre moto”
Nombreux sont les articles, reportages et autres livres ayant tenté de décrypter cette fascinante contre-culture, qui connaît d’ailleurs un véritable déclin depuis le début des années 2000. Mais ce qui est plus rarement rapporté, c’est que ces bikers déjantés sont parfois des femmes.
Dans sa dernière vidéo, le média 88Rising a retracé l’émergence du pendant féminin des bosozoku. “Cette contre-culture, originellement composée d’hommes, a commencé à faire parler d’elle dans les années 1950. Ce n’est que quelque temps plus tard que les femmes ont commencé à rejoindre ses rangs, sans doute encouragées par le phénomène des sukeban, des gangs d’écolières violentes, armées de chaînes et de lames de rasoir”, peut-on lire dans la vidéo, qui poursuit :
“[…] Certaines de ces femmes ont découvert cette contre-culture en sortant avec des bikers bosozoku. Mais au lieu de se contenter de s’asseoir derrière eux, elles ont commencé à tuner leur propre moto, et sont aujourd’hui considérées comme tout aussi violentes que leurs homologues masculins. […]
Ces femmes bosozoku sont caractérisées par de complexes tatouages, des motos recouvertes d’autocollants, et une manucure impeccable. Rompant avec les stéréotypes de genre du Japon, elles défient la notion des femmes en tant que figures domestiques.”