La Escuela Sustentable (école durable en français), située dans la bourgade de Jaureguiberry au sud de l’Uruguay, est autosuffisante énergétiquement et entièrement construite à partir de déchets.
À voir aussi sur Konbini
2 000 pneus, 3 000 bouteilles en verre, 1 500 bouteilles en plastique et 12 000 canettes mises bout à bout, avec du bois, du verre et du ciment : voilà pour la structure de l’école durable de Jaureguiberry, construite à partir de matériaux recyclés glanés aux alentours du village. Le bâtiment n’est pas raccordé au réseau national d’électricité et les classes sont entièrement chauffées et éclairées grâce à des panneaux solaires situés sur le toit.
Quant aux menus de la cantine, ils sont élaborés avec ce qui est cultivé dans le potager biologique de l’école, lui-même arrosé grâce à la récupération de l’eau de pluie. Et en plus du programme d’éducation classique, les élèves de l’école, âgés de trois à douze ans, suivent aussi des cours sur la protection de l’environnement et des ateliers sur le développement durable. De quoi donner aux écoliers de bons réflexes.
Un projet coordonné par une ONG et un architecte visionnaire
La Escuela Sustentable, qui a ouvert ses portes au début de l’année, est le fruit d’un travail mené main dans la main par une ONG locale et l’architecte américain Michael Reynolds, spécialisé dans l’écoconstruction. La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce au financement d’une marque de lessive, à hauteur de 300 000 dollars, et au travail de 200 bénévoles venus du monde entier.
Un projet qui force l’admiration mais qui ne va pas de soi dans le milieu architectural, selon Mike Reynolds. Aussi connu sont le nom de Garbage Warrior (le guerrier des ordures), ce dernier imagine depuis les années 1970 une architecture fondée presque exclusivement sur des résidus, en réaction à la société de consommation :
“Les gens m’ont traité d’idiot : ‘Un bâtiment fait de poubelles ? C’est bête ! Vous êtes une honte dans la communauté des architectes.’ J’essayais de récupérer des eaux usées, de les traiter et de faire toutes ces choses que les architectes ne font pas”, explique-t-il à l’AFP (vidéo ci-dessous).
L’école est en tout cas sortie de terre, pour le plus grand bonheur de ses 39 élèves – l’établissement pouvant à terme en accueillir une centaine – et de leurs parents. “Tous les jours on vient à pied et quand [mon fils] trouve du verre, du papier ou du plastique dans le sable, il le ramasse et le jette au bon endroit”, se félicite une maman d’élève. Un établissement modèle et expérimental qui devrait donner vie à une nouvelle génération d’enfants éco-conscients.