L’université américaine Duke ouvre un cours pour les hommes féministes

L’université américaine Duke ouvre un cours pour les hommes féministes

En phase avec son époque, l’université Duke se joint à la dynamique progressiste croissante en lançant un programme qui vise à aider les hommes à réfléchir sur les privilèges masculins et les attitudes toxiques.

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L’université Duke (Caroline du Nord) a lancé à la rentrée 2016 un cours de 9 semaines, conçu par les étudiants et les responsables de son Centre des femmes. Le programme vise à créer un espace fraternel, dédié à la réflexion sur les privilèges masculins et le patriarcat. Dans une interview accordée à Broadly, Keith Lawrence, le directeur de la communication de Duke développe :

“Les hommes qui s’inscriront à ce cours pourront explorer le concept de masculinité et comment il influence le monde qui les entoure. En ce sens, il ressemble à beaucoup d’autres programmes qui existent déjà dans d’autres facs.”

Déconstruire les attitudes masculines toxiques

La gazette universitaire Duke Chronicle explique que ce cursus va “encourager les participants à analyser et faire la critique de leur propre masculinité toxique, afin de créer un environnement plus sain.”

La “masculinité toxique” est souvent décrite comme une construction sociale qui associe la virilité à la violence, l’agressivité et la pulsion de contrôle. Ses manifestations incluent les viols, les violences conjugales, le harcèlement, mais aussi l’usage des armes à feu.

Tristan Bridges, professeur de sociologie à l’université Brockport (New York), affirme dans Broadly :

“Si les femmes souffrent des actes qui découlent de la masculinité toxique, les victimes qui passent inaperçues sont les hommes eux-mêmes.”

Le cours de l’université Duke va donc aborder non seulement le thème du machisme, que ceux du langage de la domination ou de la diversité des genres.

Une conspiration contre les hommes ?

Depuis l’annonce de l’ouverture de ce cursus, des critiques se sont déjà élevées contre le projet. Certains blogueurs et éditorialistes le qualifient de castrateur et y voient une “promotion du féminisme toxique (certains utilisent même le terme “fasciste“) qui vise à soumettre les hommes.

Face à ces réactions, Conor Smith, l’un des étudiants qui ont participé à l’élaboration du programme, a répété qu’il ne “s’agit pas de monter les hommes et les femmes les uns contre les autres ou de promouvoir l’idée qu’un genre est supérieur à l’autre“. Le but, rappelle-t-il, est bien de “démanteler le système oppressif inhérent à la société travers des discussions ouvertes et civilisées“.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet