“Il semble même que certaines personnes laissent leur chat sur le campus universitaire lorsqu’ils partent en vacances, ils sont sûrs que leur chat aura de quoi se nourrir”, détaille Farouk Merhebi sans pouvoir apporter de preuves formelles.
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Pour contrôler la population, au-delà de la castration, l’université lance un programme d’adoption. Et tout cela a un coût, l’université vote un budget dédié à la prise en charge des chats : 32 000 dollars par an ! Pour la nourriture, leur surveillance et l’embauche d’une vétérinaire à mi-temps.
Un serial killer de chats sur le campus
Rosemarie Jaouhari, la vétérinaire, est donc chargée de s’occuper des félins de l’université depuis 15 ans avec l’aide de plusieurs bénévoles, dont Zeina, une volontaire passionnée et Sarra, la créatrice du compte Instagram AUBcats. “Je ne sais pas ce que je ferais sans ces volontaires, ce sont eux qui nourrissent les chats et s’en occupent le plus souvent”, concède, modeste, Rosemarie Jaouhari.
Elle parle d’une voix tendre quand elle en parle, elle aime ces chats et ça se voit. “En 2006, lors de l’invasion israélienne, j’avais peur que les chats ne soient pas nourris, je sais que c’était stupide mais, avec d’autres, je venais avec des sacs entiers de croquettes pour les nourrir”, raconte-t-elle en souriant aujourd’hui.
Une université vraiment aux petits soins ?
“Pour moi, l’université utilise les chats pour se faire de la publicité à peu de frais, c’est un peu de l’affichage”, détaille-t-il. “Ils ne les nourrissent même pas correctement et ne s’occupent pas de tous les chats malades”, accuse-t-il.
Pour preuve, il y a deux mois, il a trouvé un chat agonisant, il avait du mal à respirer. Il l’a mis dans une boîte et l’a amené à la bibliothèque pour le mettre au chaud. L’employé lui a refusé l’accès au bâtiment. Ce jour-là, la vétérinaire n’était pas là. La sécurité ? “Ils n’en avaient rien à faire.” Aucun numéro d’urgence n’était prévu.
Il a alors appelé Sarra, la détentrice du compte Instagram. Ils ont emmené ce chat dans une clinique vétérinaire par leurs propres moyens. Il a vécu une expérience similaire la veille de notre entretien. D’ailleurs, lors de notre visite sur le campus, nous avons pu voir un chat décédé sur le campus. Alors, l’université, négligente ?
Rosemarie Jahouari assume le fait que tous les chats ne peuvent être soignés :
“Certains sont percutés par des voitures, d’autres sont amenés là par des propriétaires qui ne peuvent ou ne veulent pas soigner leur chat. On fait du mieux qu’on peut mais on ne peut pas tous les prendre en charge. Faute de temps, de moyens”, déplore-elle.
Marius Rivière et Léa Couronneau-Friedrich