Six mesures à adopter d’urgence
Les auteurs de cet article préconisent donc un scénario alternatif prévoyant de diminuer dès à présent et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. “Impossible n’est pas un fait, c’est une attitude”, assènent-ils à l’attention des sceptiques qui rétorqueraient que trois ans est une échéance trop brève. Eux préfèrent afficher une attitude résolument optimiste.
Voici leurs recommandations, qui sont par ailleurs appuyées par de nombreux acteurs du monde politique, universitaire et économique :
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#1. Énergie
Augmenter le pourcentage d’énergies renouvelables à au moins 30 % de la production d’électricité mondiale, ne plus autoriser de centrales à charbon après 2020 et fermer celles qui existent encore.
#2. Infrastructures
Les villes s’engagent à décarboner leurs immeubles et infrastructures d’ici 2050 tout en faisant passer au moins 3 % de ces structures à près de zéro émission chaque année.
#3. Transports
Les véhicules électriques doivent représenter 15 % des ventes de véhicules neufs, l’utilisation des transports en commun dans les villes est multipliée par deux, le rendement des carburants poids lourds passe à 20 % et les avions diminuent de 20 % leurs émissions de gaz par kilomètre parcouru.
#4. Aménagement des territoires
Adoption de politiques pour réduire la destruction des forêts et engager la reforestation. Stopper les émissions dues à la déforestation, actuellement de 12 %, pour les réduire à zéro en une décennie et créer de nouveaux puits de carbone (forêts) d’ici 2030 afin d’absorber le gaz carbonique. Adopter des pratiques d’agriculture durables notamment par une meilleure gestion des sols.
#5. Industrie
Accroître l’efficacité énergétique et diviser par deux les émissions de l’industrie avant 2050. Les industries lourdes (aciéries, cimenteries, usines chimiques, pétrole, gaz…) représenteraient en effet plus du cinquième des émissions mondiales de gaz carbonique.
#6. Finance
Le monde de la finance doit pouvoir mobiliser mille milliards de dollars par an pour les actions en faveur du climat. Les gouvernements, les banques privées ainsi que les créanciers comme la Banque mondiale doivent délivrer davantage de “green bonds” (les obligations vertes) pour financer les efforts d’atténuation du réchauffement climatique. Le but est de créer un marché annuel dix fois supérieur d’ici 2020 par rapport à 2016.
On espère que cette étude sera mise sur la table lors du prochain G20 qui se tiendra à Hambourg les 7 et 8 juillet prochains et que ses nombreux auteurs et signataires seront entendus et, surtout, pris au mot.