Les photos mises en avant sur Tinder peuvent parfois légèrement différer de la réalité. Avec le hashtag #OnTinderAtTinder, des adeptes de l’application montrent leur vrai visage, dénonçant le diktat de l’image sur les réseaux sociaux.
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Depuis l’apparition des réseaux sociaux au milieu des années 2000, et plus récemment de celle des applications de rencontre, nombre de spécialistes se sont interrogés : l’image que nous souhaitons dégager sur les réseaux sociaux est-elle fidèle à la réalité, ou cherchons-nous plutôt à offrir une version hyper-idéalisée de nous-mêmes ?
Dans un article publié sur le Huffington Post américain en 2013, intitulé “The Social Media Effect: Are You Really Who You Portrait Online?”, R. Kay Green décryptait en ce sens :
“Plus l’utilisation des réseaux sociaux augmente, plus le choix entre présenter une version idéale de nous-mêmes versus notre vrai visage prend de l’importance sur les plateformes telles que Facebook, Twitter, Instagram, Google+, Pinterest, et même LinkedIn.”
À cette liste, il faut désormais ajouter Tinder. Véritable speed dating digital version accélérée, l’application, née en 2012, force ses utilisateurs, de par son mode de fonctionnement (vous êtes jugé sur une photo, cinq tout au mieux si votre prétendant est curieux), à dégainer le meilleur selfie qui soit – celui qui leur fera décrocher un cœur vert. Ce qui peut requérir un certain temps.
Un sondage relayé par The Guardian en 2015 révélait en effet qu’une femme prenait en moyenne cinq selfies avant d’être totalement satisfaite, contre quatre chez ces messieurs. Un autre, divulgué par Mirror, avançait qu’une femme pouvait passer 48 minutes par jour à tenter d’obtenir le selfie parfait. Soit une moyenne de cinq heures par semaine.
Tinder, de l’autre côté de l’écran
Voilà sans doute pourquoi, dans une quête d’authenticité générale, des dizaines d’utilisateurs Tinder, féminins et masculins, ont décidé d’exposer le contraste (souvent notable) entre les clichés avantageux qu’ils diffusent sur l’application de rencontre et leur minois IRL.
À travers le hashtag #OnTinderAtTinder sur Twitter, ces utilisateurs ont décidé de partager, sans complexe et avec beaucoup d’humour, des selfies pris au saut du lit, sans maquillage ou en douloureux lendemain de cuite.
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La dictature du like
Cette initiative, qui pointe du doigt la façon dont les réseaux sociaux et autres applications de rencontre nous imposent de toujours offrir notre plus beau profil, n’est pas sans rappeler celle, plus radicale, d’Essena O’Neill. Véritable star d’Instagram (près de 700 000 followers au compteur), cette adolescente de 16 ans avait tout simplement décidé en octobre dernier de s’exiler du réseau social, dénonçant ce “système basé sur l’approbation sociale, les likes, le nombre de vues”.
Dans une série de messages, elle expliquait ainsi son ras-le-bol de la mise en scène de soi :
“Je quitte Instagram, YouTube et Tumblr. Sans m’en rendre compte, j’ai passé une grande partie de mon adolescence dépendante aux réseaux sociaux, au regard des autres, à mon apparence physique. De façon non intentionnelle, j’ai trompé les gens. Appelez-ça comme vous voulez, manipulation, mensonge […]. Il faut qu’on change les choses.”
À qui le tour ?