Plus qu’un effet de mode, le point-virgule tatoué sur le poignet a pour but de lutter contre la dépression, la toxicomanie, le suicide ou l’automutilation. A la découverte du projet Semicolon.
Au début du printemps 2013, Amy Bleuel souhaite rendre hommage à son père qui s’est suicidé peu de temps avant. Elle décide alors de se faire tatouer un point-virgule sur le poignet. Le choix de ce signe de ponctuation, de moins en moins utilisé dans l’écriture, n’est pas anodin. Alors que les auteurs peuvent choisir de dissocier deux propositions indépendantes par un point, le point-virgule annonce que la phrase n’est pas terminée.
De la même manière, ce symbole tatoué de manière éphémère ou durable, sur le poignet ou ailleurs, rappelle que “l’histoire n’est pas encore terminée” pour les personnes qui ont tenté de se suicider et qu’il y a toujours un espoir. Consciente que son père n’est pas un cas isolé, Amy Bleuel décide de lancer un véritable mouvement pour aider tous ceux qui “auraient pu choisir de mettre fin à leur peine, mais qui ont décidé de ne pas le faire“.
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Une thérapie virtuelle et solidaire
Décrit comme “un mouvement confessionnel à but non lucratif consacré à offrir de l’espoir et de l’amour à ceux qui sont en proie à la dépression, le suicide, la toxicomanie ou l’automutilation“, le site Internet dédié au “Project Project” (“Projet point-virgule” en français) “existe pour les encourager, les aimer et les inspirer“.
Ce tatouage, symbole d’un nouveau départ est aussi synonyme de solidarité. En diffusant sur les réseaux sociaux les images de poignets tatoués de points-virgules, les instigateurs du projet souhaitent rappeler aux personnes dépressives qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent en parler, agissant telle une thérapie virtuelle. D’ailleurs, les proches de personnes suicidaires peuvent tout aussi bien se le faire tatouer pour engager la discussion et montrer leur solidarité. Le Project Semicolon propose également d’orienter les personnes en danger vers des professionnels.
Alors que 800 000 personnes se suicident chaque année selon l’OMS et que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, ce message d’espoir et de solidarité pourrait encourager quelques-uns à ne pas mettre un point final à leur vie.