Elle s’appelle Talking Angela, ou bien “Angela qui parle” en français. Cette application développée par Outfit7 et sortie en juin 2010 dans sa version anglaise met en scène Angela, une chatte parlante censée interagir agilement avec l’utilisateur du programme. Deux mois seulement après son lancement en France, des rumeurs accusent Talking Angela de dérober des données personnelles à des fins pédophiles.
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La féline Angela fait partie de tout un panel de personnages parmi lesquels Tom, Ben, Pierre, Gina ou Larry, respectivement un chat, un chien, un perroquet, une girafe et une mouette. Evidemment, ils parlent aussi. Plutôt destiné à un public adolescent et féminin, le jeu consiste à parler, habiller et jouer avec Angela grâce à un système de reconnaissance faciale qui lui permet de savoir lorsque vous souriez, baillez, tirez la langue, etc.
C’est précisément la performance de l’interactivité entre le jeune joueur et l’appli qui a mis la puce à l’oreille de nombreux utilisateurs. Des doutes renforcés par la demande d’accès à l’appareil photo de votre smartphone. De quoi croire à un être humain derrière le prétendu robot de l’application ? Tout à fait. Et la rumeur court depuis plus d’un an déjà sur le web anglophone… et on trouve même des traces de ces accusations en français.
Bad buzz dans la langue de Molière
Rumeur d’enlèvement
La pire rumeur est celle d’Eli Moreno, un jeune garçon de sept ans qui se serait fait enlever après avoir joué à Talking Angela. Cette fausse information a été diffusée par le site Huzlers, un site se réclamant “une combinaison de nouvelles choquantes et de fausses news pour garder ses visiteurs dans un état d’incrédulité constant”. Une ligne éditoriale bien particulière, terreau propice à la création de rumeurs infondées, surtout lorsqu’elles sont aussi propagées que celle-ci.
Selon le Guardian, l’ensemble des applis Talking Tom, dont Talking Angela, auraient été téléchargées 1,5 milliard de fois (!) et revendiquent 230 millions d’utilisateurs réguliers. Son patron Samo Login explique dans le quotidien britannique pourquoi la rumeur d’un réseau pédophile derrière l’application est totalement infondée : “Des millions d’utilisateurs utilisent chaque jour cette application. Réfléchissez : nous aurions besoin d’une armée de pédophiles. C’est ridicule”, affirme-t-il. Il suggère aussi aux parents d’essayer l’application eux-mêmes afin de se sentir rassurés.
Et d’ajouter :
Même si Angela peut laisser penser que vous parlez à une personne, si vous y prêtez un peu d’attention, vous comprendrez facilement que ce n’est pas une personne de l’autre côté : vous êtes seulement en train d’avoir une conversation semi-intelligente.
Face aux rumeurs d’envoi et de consultation de données, Outfit7 a lancé une page FAQ dédouanant l’entreprise de toute utilisation illégale des données de ses utilisateurs. Cette page assure que Talking Angela est tout à fait approprié aux enfants, que les questions posées ne sont pas enregistrées et que les photos ne sont pas conservées. De toutes façons, “nous ne communiquons pas avec nos serveurs”, assure l’entreprise.
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