À partir de photos de visages, des robots devaient évaluer quelles personnes étaient les plus belles.
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Le premier concours de beauté jugé par trois machines devait choisir plusieurs gagnants, hommes ou femmes, dans différentes catégories d’âge. Le projet appelé Beauty.ai, pensé par Youth Laboratories et soutenu par Microsoft et Nvidia, a collecté 600 000 photos de visages provenant de 100 pays différents. Les trois robots créés pour l’occasion ont ensuite évalué la beauté des personnes représentées, ayant entre 18 et 69 ans, à partir de critères prédéfinis, tels que la taille des rides, la symétrie du visage, la couleur de la peau, le genre, l’âge et l’ethnie.
Les résultats tombés début août n’ont pas tout de suite fait l’objet de polémiques, les médias s’intéressant d’abord à la réussite scientifique. C’est Motherboard qui a commencé à souligner l’absence de personnes de couleur noire dans les résultats finaux, début septembre. Quand on déroule la page sur laquelle apparaissent les visages des gagnants, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes, tous sont blancs. Quelques représentants de la communauté asiatique ouvrent un peu la diversité, mais seule Sheri Eastman chez les femmes de 40 à 49 ans représente la communauté noire.
Diagnostic 2.0
“Apparemment, la couleur est prise en compte dans la vision de la machine”, explique à Motherboard Alex Zhavoronkov, chef et conseiller scientifique du projet. “Pour certaines parties de la population, un nombre suffisant d’échantillons manque dans la data totale pour pouvoir former un solide réseau”, ajoute l’informaticien. Les données fournies aux robots pour analyser les photos étaient donc possiblement incomplètes, d’où des résultats biaisés.
Le but final de ce genre de robots n’est évidemment pas de remplacer les jurés en chair et en os au prochain concours de Miss France. Sur le site du projet Beauty.ai, il est expliqué que les machines utilisées pourraient permettre “de récupérer beaucoup d’information médicales vitales sur la santé des personnes, simplement en analysant leurs photos”. Une sorte de diagnostic 2.0. Les chercheurs comptent même aller plus loin : “Le but de l’équipe est de trouver des solutions effectives pour ralentir la vieillesse et d’aider les gens à avoir l’air beau et en bonne santé.”