Reshma Bano Qureshi, survivante d’une attaque à l’acide, défilera à la Fashion Week de New York

Reshma Bano Qureshi, survivante d’une attaque à l’acide, défilera à la Fashion Week de New York

La jeune Indienne est devenue un symbole pour toutes les femmes qui ont subi des attaques à l’acide, un véritable fléau dans son pays.

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Ce visage tragiquement défiguré à l’acide, vous l’avez sûrement déjà vu, l’année dernière. La jeune Indienne Reshma Bano Qureshi avait fait le tour du Web dans une vidéo de campagne de sensibilisation de l’ONG Make Love Not Scars.

Au nom de toutes les victimes d’attaques à l’acide, pour lesquelles elle se bat chaque jour, la jeune femme défilera à la Fashion Week 2016 de New York affirme le journal Hindustan Times. Le quotidien indien et anglophone a rencontré Reshma Qureshi, il y a quelques jours. À un mois de l’évènement incontournable du monde de la mode, elle assure ne s’être jamais sentie aussi belle. Pourtant, Reshma fait partie de ces femmes de plus en plus nombreuses à avoir subi des violences à l’acide.

Tout est parti d’une querelle familiale qui a pris des proportions démesurées. Reshma n’avait que 18 ans, quand son beau-frère et des amis à lui l’ont aspergée d’un liquide hautement corrosif. Il s’en était d’abord pris à sa femme, la sœur de Reshma, avant de s’attaquer à elle. L’homme, en prison à l’heure actuelle, était en colère contre son épouse qui l’avait quitté, rapporte le Hindustan Times.

“Trouver la parfaite couleur de rouge à lèvres est plus difficile que de trouver de l’acide concentré.”

Un peu plus d’un an plus tard, la jeune femme, âgée de 19 ans, a appris à vivre avec un œil en moins et un visage défiguré. Désormais, elle s’est engagée pour la cause que défend l’association Make Love Not Scars. L’ONG multiplie les actions pour venir en aide aux survivantes de ce genre d’attaques et pour interdire la vente d’acide sulfurique en Inde, un produit facilement accessible dans le pays.

Un tuto beauté pour sensibiliser les internautes

En 2015, l’organisation a lancé une campagne de crowdfunding pour permettre à la famille de Reshma de financer les opérations chirurgicales nécessaires pour qu’elle puisse vivre une vie normale. L’objectif de 2 200 dollars (1 940 euros) a été largement atteint, grâce aux dons de centaines de personnes, avec un total de plus de 8 000 dollars (un peu plus de 7 000 euros).

Reshma est devenue un symbole grâce à une vidéo devenue virale, où on la voit faire un tuto beauté qui se transforme en un message alarmant sur la situation des femmes en Inde. Une pétition sur Internet, lancée par Make Love Not Scars pour interdire la vente d’acide aux particuliers en Inde, a également récolté 314 312 signatures depuis septembre 2015.

La présence de Reshma à New York , lors de la prochaine Fashion Week du 8 au 15 septembre, représente beaucoup dans le combat pour le droits des femmes en Inde. Là-bas, les violences faites à l’acide ont augmenté de 250 % entre 2012 et 2014. Selon l’association Make Love Not Scars, on en recense environ 1 000 chaque année, et neuf victimes sur dix sont des femmes.