Ce mercredi 20 janvier 2016, le prix du baril de pétrole a encore chuté pour atteindre les 26,55 dollars. Soit une perte de 75 % de sa valeur depuis 2014.
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C’est l’histoire de deux barils : l’un à totalité vide et l’autre à totalité plein… de pétrole. Un or noir dont la valeur a tellement chuté qu’il ne vaut plus grand-chose, au point que le prix de son contenant, un cylindre métallique, soit aujourd’hui plus élevé vide que plein.
Vous avez bien lu : le baril de pétrole coûte désormais moins cher qu’un baril vide, comme le rapporte The Independent, relayé par Slate notamment.
Lundi 18 janvier, le prix du baril a reculé pour atteindre 28,46 dollars, soit environ 25,50 euros, et finalement dégringoler à hauteur de 26,55 dollars ce mercredi 20 janvier 2016 à la Bourse de New York, relève L’Obs. Depuis juin 2014 où il valait plus de 110 euros, le pétrole a perdu 75 % de sa valeur, comme le note Le Monde.
Une offre qui écrase la demande
Le baril de pétrole a une contenance de 159 litres, soit 42 gallons américains. Des chiffres qui ne représentent aujourd’hui qu’une unité de mesure, le pétrole étant, de son point d’extraction à son point de raffinage, transporté à l’état en citerne et en pétrolier.
Mais il est intéressant de comparer cette unité de mesure à celles de barils vides. Un petit tour sur Google et le tour est joué : on y trouve des futs métalliques qui n’ont certes pas la même contenance que ceux servant d’indicateurs au pétrole, mais un simple calcul suffit à confronter les prix.
La raison d’une telle chute ? “La dégringolade des Bourses mondiales, en raison de l’accumulation d’informations confirmant la persistance des excédents mondiaux”, note L’Obs. Un excès de l’offre par rapport à une demande de 3 millions de barils par jour que Patrick Artus, directeur de la recherche de la banque Natixis, justifie à Challenges en épinglant l’attitude de l’Arabie Saoudite :
“Les dirigeants saoudiens cherchent désormais à maintenir les cours à la baisse pour des raisons géostratégiques. L’objectif serait ainsi de fragiliser leur ennemi iranien mais aussi les Russes, afin de les pousser à se retirer de Syrie et d’Irak.”
À ce rythme-là, et comme s’en amusent certains, une pinte aura un jour plus de valeur qu’un baril de pétrole et le cours de la bière régira le monde.