Dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 février, tout un quartier s’est de nouveau soulevé pour réclamer justice, après l’agression et le viol présumés du jeune Théo, au cours d’une violente interpellation. Face à la foule révoltée, des policiers et des tirs à balles réelles.
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Jeudi 2 février, Théo, 22 ans, se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Après avoir croisé le chemin de quatre policiers, il se fait contrôler. Une violente interpellation au cours de laquelle il se fait insulter, agresser, puis violer par l’un des agents de la Brigade spécialisée de terrain (BST), qui lui enfonce “sa matraque dans les fesses, volontairement”. Aujourd’hui, Théo est à l’hôpital, après avoir “perdu beaucoup de sang”, entre le square de sa cité des 3 000 et le commissariat, et avoir subi une opération d’urgence pour soigner une lésion du canal anal de 10 centimètres.
Depuis, tout un quartier se soulève pour réclamer justice. Si une information judiciaire a été ouverte à l’encontre de quatre policiers pour violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique, et que l’un d’eux est mis en examen pour viol, les proches du jeune Aulnaysien sont révoltés.
Jusque dans cette nuit de lundi à mardi, agitée par des échauffourées entre jeunes du quartier et policiers… qui n’ont pas hésité à tirer des balles réelles pour répondre à des voitures et un KFC incendiés, comme le rapportent plusieurs habitants d’Aulnay-sous-Bois et des journalistes présents sur place, dont le reporter Alexis Kraland du jeune site d’info Taranis News, qui a fait de la couverture des mouvements sociaux sa spécialité :
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La préfecture de police a confirmé les tirs de balles réelles auprès de BuzzFeed News :
“Des policiers encerclés et acculés, sans aucun autre moyen de défense mis à leur disposition, ont fait usage de leur arme à feu. Ils ont tiré en l’air, il n’y a pas eu de blessé.”
Pas d’individu visé, donc, selon la préfecture de police. Sauf que…
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Le journaliste présent sur place raconte :
“Des policiers avaient leurs étuis à pistolet ouverts. Environ huit personnes affirment que la police a tiré des balles réelles. Des tirs de sommation, mais aussi dans leur direction. Ils ont recueilli les douilles et doivent les apporter à la mairie d’Aulnay.”
Qu’est-ce qu’un tir de sommation ? La définition : “Un tir de sommation est un tir d’artillerie ou d’arme à feu réalisé en vue d’intimider un adversaire sans lui porter de dégâts physiques. Il peut précéder l’ouverture d’hostilités réelles si celui-ci ne procède pas à une capitulation ou à toute autre action indiquant sa volonté d’entrer en pourparlers.”
Reste à savoir si certains de ces tirs étaient bien en direction de la foule. Dans tous les cas, une balle perdue n’est jamais bien loin, avec des conséquences qui pourraient s’avérer graves.