#leplastiquenonmerci, une journée France Inter et Konbini le mercredi 5 juin. Enquêtes et reportages pour mettre en lumière les personnalités qui se battent pour changer les comportements.
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Le printemps est là ! Et avec lui le grand ménage de notre appartement, ainsi que le tri de notre penderie (et nous sommes tous d’accord pour dire que ce n’est pas une mince affaire). J’ai dû me rendre à l’évidence : je ne porte que 30 % de ma garde-robe. Quel effroi ! Quel gâchis ! Du gaspillage pur et simple, étalé sur le sol de mon petit studio parisien.
Il y a de tout : des sacs en similicuir tout pourris achetés il y a trois ans (et jamais portés), des T-shirts en veux-tu en voilà, des pulls boulochés et distendus qui me donnent 3 kilos de plus à peine enfilés, des chaussures par dizaines (alors que 8 fois sur 10 je porte mes vieilles sneakers achetées en friperie).
Incohérence quand tu nous tiens ! Je m’efforce de manger bio, d’acheter les bons produits du marché, je soutiens des causes en pensant avoir une conscience écologique… Mais en ce dimanche d’avril, je me retrouve face à la triste réalité de mon addiction à la mode. Nous mangeons de plus en plus de bio, nous nous inquiétons de l’origine des produits que nous ingurgitons, nous épluchons les étiquettes pour traquer les calories et les ingrédients suspects… Pourquoi ne pas appliquer les mêmes critères à nos choix vestimentaires ?
Refuser de dire “amen” aveuglement au monde de la mode
Le textile est l’une des industries les plus polluantes au monde (avec celles du pétrole et de l’agroalimentaire). Elle est responsable de drames écologiques et humains souvent passés sous silence. Quelques grandes enseignes ont été ébranlées par des scandales, mais elles s’en sont relevées toujours haut la main, à grands coups de marketing repentant. Et nous le savons ! Alors pourquoi dire “amen” et continuer à jouer leur jeu ? Certes, les géants du textile sont omniprésents : ils ont peu à peu envahi nos centres urbains, homogénéisant les villes européennes les unes après les autres et nous privant de leur diversité et de leur charme.
Il semble extrêmement difficile de leur échapper. Pourtant, notre demande ne cesse d’augmenter, encourageant les marques de ces grands groupes à proposer en moyenne six collections par an : autumn, pre-fall, fall, spring, summer, collection capsule, collection croisière, collection dessinée par une pseudo mannequin fille de milliardaire et adulée par les ados du monde entier – et j’en passe et des meilleures. Même les créateurs et les directeurs artistiques n’en peuvent plus, exténués par la cadence infernale à laquelle on leur demande de “créer”.
Étape par étape
En tant que consommateurs, nous avons quand même une certaine marge de manœuvre. Tout d’abord, délestons-nous de l’inutile et du superflu en triant notre dressing :
- Garder les pièces que l’on met toutes les semaines.
- Donner aux bonnes œuvres les vêtements invendables.
- Revendre en brocante, sur Vinted ou en dépôt-vente (selon la valeur du vêtement) les pièces que l’on ne met plus afin d’encourager l’économie circulaire.
- Remplacer les achats compulsifs par des achats conscients – afin de savoir ce que l’on achète, en privilégiant des entreprises transparentes comme Everlane.
- Préférer la qualité à la quantité.
- Privilégier les matières naturelles.
- Apprendre à lire et comprendre les étiquettes pour nos prochains achats.
Notre sélection shopping
Maintenant que vous savez tous ça, si vraiment vous avez encore besoin de vous acheter un vêtement, voici les incontournables de toute garde-robe, sélectionnés par nos soins dans un panel de marques écoresponsables et 100% “shoppables” sur le Web.
Comme Zady (une marque américaine au e-shop délicieusement attrayant) qui prône la slow-fashion, Ekyog (vêtements bio et naturels), Everlane (transparence et slow fashion), Veja (zéro pub, zéro stock), Patagonia (production équitable en coton biologique), Cuyana (limitation des transports, privilégie le “made in USA” ou le “made in Italy”), Matt & Nat (matières naturelles ou recyclées), Eileen Fisher (matières naturelles, biologiques et commerce équitable), Krochet Kids, Hircus et Misericordia (transparence et commerce équitable), Siizu (matières naturelles et biologiques, 10 % de chaque achat reversé à une association de reforestation), Bead & Reel (un e-shop 100 % éthique : du vegan au bio, en passant par le zéro profit, ou le zéro stock), L’Envers (slow fashion venue d’Espagne et Portugal, matières naturelles), Mudjeans (réduction maximale de l’empreinte environnementale, transparence et économie circulaire), Les Petites Jupes de Prune (made in Paris), Armor Lux (made in France, coton biologique), Kings of Indigo (fibres recyclées, coton biologique), Made and More (matières durables et naturelles, made in Europe), Bourgeois Boheme (matières recyclées), Good Guys (vegan), Warby Parker (réduction des marges commerciales au maximum, pour une paire achetée, une paire est donnée à l’association Vision Spring).