L’Indonésie, le pays qui rejette le plus de plastique au monde dans les océans après la Chine, a décidé de passer à l’action et de débloquer environ 1 milliard d’euros par an pour réduire sa pollution marine des deux tiers en moins de dix ans.
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Le plus grand archipel du monde (constitué de plus de 17 500 îles) fait face à un sérieux problème de pollution marine. Dans un pays où le concept de poubelle est quasi inexistant, les habitants brûlent leurs déchets devant la porte de leur maison, s’intoxiquant au passage avec la fumée qui s’en dégage.
Et pour ce qui est des déchets en plastique, ils s’entassent au fil du temps dans la nature et finissent dans les océans, emportés par le vent ou les cours d’eau, quand ils ne sont pas directement jetés depuis des navires. Selon des chiffres rapportés par le Guardian, les 250 millions d’habitants de l’archipel rejetteraient chaque année autant de kilos de plastique dans la nature.
Bref, ce pays bordé de toute part par les mers occupe la deuxième place du podium de la pollution marine au plastique. Un triste record qui s’explique par plusieurs facteurs : absence de système de récupération des déchets, utilisation massive de sacs en plastique à usage unique (notamment pour la street food, comme dans beaucoup de pays d’Asie du Sud-Est), instabilité politique, corruption et pauvreté… Tout cela fait de la préservation de l’environnement un problème plus que secondaire. Cette pollution catastrophique est autant un problème pour les écosystèmes locaux (comme la vie corallienne) que pour les populations qui vivent entourées de déchets. Cependant, la situation pourrait, peut-être, bientôt changer.
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Une série de mesures fortes
Aussi, Luhut Binsar Pandjaitan, coordinateur au ministère des Affaires maritimes du pays, a annoncé la semaine dernière, lors du Sommet mondial des océans qui s’est tenu à Bali, un investissement annuel d’un milliard de dollars (946 millions d’euros) afin de réduire les déchets en plastique qui s’amoncellent dans les mers bordant l’archipel. L’objectif (ambitieux) : réduire cette pollution de 70 % en huit ans.
Il propose par exemple de miser sur de nouvelles industries développant des alternatives au plastique – avec par exemple des produits biodégradables à base de manioc ou d’algues. Les autres mesures évoquées comprennent une taxe nationale sur les sacs en plastique, ainsi que des campagnes d’information publique sur le développement durable.
Ce nouvel élan presque inespéré de l’Indonésie est lié à son engagement dans la campagne “Océans propres” lancée par les Nations unies en février pour lutter contre les déchets marins et qui rassemble pour l’instant dix pays (la Belgique, le Costa Rica, la France, la Grenade, l’Indonésie, la Norvège, le Panama, Sainte-Lucie, le Sierra Leone et l’Uruguay). Et il y a urgence puisque selon l’ONU, si rien n’est fait, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans dans 30 ans.
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