Pour lutter contre la pollution, l’Inde se fixe un nouvel objectif : commercialiser uniquement des voitures électriques d’ici la fin de la prochaine décennie.
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Après avoir annoncé vouloir produire plus de la moitié de son électricité grâce aux énergies renouvelables d’ici 2027 et se doter de la plus grande centrale photovoltaïque du monde, l’Inde continue à avancer à grands pas dans la lutte contre le réchauffement climatique. La nouvelle mesure annoncée par le ministre de l’Énergie indien Piyush Goyal consiste ainsi à arrêter de commercialiser définitivement des voitures à moteur essence ou diesel dans les treize prochaines années :
“Nous allons intégrer massivement les véhicules électriques et les rendre indépendants [des subventions, ndlr]… L’idée est que d’ici 2030, plus aucune voiture à essence ou diesel ne soit vendue dans le pays”, a-t-il déclaré dans des propos rapportés par le site International Business Times.
Une mesure qui ne serait pas du luxe pour cet immense pays qui compte 28,6 millions de véhicules en circulation et où le nombre de décès dus à la pollution dépasse celui la Chine. En effet, pour la période 2016-2017, l’Inde est devenu le pays au monde où la pollution atmosphérique cause le plus de décès, soit 1,1 million de personnes par an.
Vers un nouveau système plus moderne
Piyush Goyal souhaite ainsi éradiquer progressivement les voitures fonctionnant grâce aux énergies fossiles des grandes villes à l’instar de New Delhi qui atteint fréquemment le triste record de la ville la plus polluée du monde. Lors de son allocution, il a expliqué vouloir impulser ce changement grâce à des subventions dans un premier temps, puis en misant dans un second temps sur le principe de l’offre et de la demande.
Par ailleurs, le ministre de l’Énergie souhaite développer dès à présent un système alternatif aux bornes classiques de rechargement de batteries qui feraient perdre trop de temps au deuxième pays le plus peuplé du monde avec plus de 1,2 milliard d’habitants. Il envisage ainsi un système de batteries remplaçables où les conducteurs n’auraient qu’à se présenter dans des “stations électriques” qui leur fourniraient une nouvelle batterie déjà rechargée.
“Les voitures électriques pourront ainsi se rendre aux pompes à essence, changer leurs batteries et s’en aller aussitôt, exactement comme elles le font maintenant. Cela prendra même moins de temps que de mettre de l’essence dans sa voiture, comme dans les courses de Formule 1”, s’enthousiasme-t-il.
L’histoire ne dit pas ce que le pays fera de ses anciennes voitures à essence vouées à disparaître progressivement. Néanmoins, on peut saluer l’ambition et on est pressé de voir à quoi ressemblera la torpeur indienne sans le bruit de ses milliards de moteurs. Delhi sera-t-elle encore Delhi sans son vacarme ? Heureusement, il reste encore le klaxon !