Quatre ans après avoir été annoncé par François Hollande, le projet de loi sur la Biodiversité a définitivement été adopté par l’Assemblée nationale mercredi 20 juillet. Il prévoit notamment, l’interdiction des insecticides tueurs d’abeilles à partir du 1er septembre 2018.
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Adopté ! Après des mois – pour ne pas dire des années – de tergiversations, le projet de loi “pour la Reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages” est finalement adopté. Avec, en ligne de mire, un point fort : l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes dits “tueurs d’abeilles”, à partir de septembre 2018.
Comme l’explique le quotidien Le Monde, l’adoption du projet de loi sur la Reconquête de la biodiversité n’était pas gagnée d’avance. Malgré une forte mobilisation –une pétition avait rassemblée 700 000 signatures –, le sujet était resté cantonné au second plan, en raison d’une l’actualité dominée par l’état d’urgence et la loi Travail.
Par ailleurs, depuis quatre ans que le projet avait été annoncé par François Hollande, celui-ci a fait l’objet de quatre lectures et de multiples navettes parlementaires. Par exemple, au mois de mars, pas moins de 45 amendements avaient été déposés en une semaine par les parlementaires pour tenter de supprimer l’interdiction des néonicotinoïdes.
Rappelons que les pesticides néonicotinoïdes sont des produits toxiques qui agissent sur le système nerveux central des insectes et contaminent durablement l’environnement et la biodiversité. Depuis le début de l’utilisation de ces produits en 1995, le taux de mortalité des abeilles est passé de 5 à 30 %, voire parfois 40 %, selon les années, en France. Paradoxalement, la fonction pollinisatrice des abeilles est bien plus utile que n’importe quel produit ou engrais présent sur le marché, ce qui rend leur rôle primordial pour le bon équilibre de notre écosystème.
La gauche pour, la droite et l’UDI contre
Si l’on peut se réjouir de l’adoption définitive de cette loi pour la Biodiversité qui pérennise l’avenir des abeilles, on notera tout de même que celle-ci n’a pas fait l’unanimité : toute la gauche a voté pour, alors que Les Républicains et l’UDI ont voté contre. Une adoption en demi-teinte donc, et qui pose question quant à la politique écologique des partis de la droite et du centre.
Par ailleurs, comme le soulève Le Monde, l’article 51 du texte accorde des dérogations à l’utilisation des néonicotinoïdes jusqu’au 1er juillet 2020 lorsqu’il n’existe pas d’autre alternative. Une dérogation qui marque un recul par rapport aux précédentes versions du texte. Les modalités de ces exceptions ne sont pour l’heure pas encore fixées.
Dans la lignée de la loi pour la Reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, une Agence française pour la biodiversité (AFB) devrait voir le jour le 1er janvier 2017. Dotée d’une enveloppe de 226 millions d’euros, elle sera chargée de coordonner les politiques en faveur des milieux naturels mais aussi d’assurer la transition écologique. Vaste chantier …