Le chômage affecte tant la santé physique que psychique
Ceux qui pensent que les chômeurs vivent de l’assistanat tout en profitant du système seront déçus d’apprendre que la réalité est moins caricaturale. Le Cese rappelle les chiffres édifiant publiés fin 2015, et curieusement passés inaperçus, par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), et qui tendent à montrer que le chômage se hisse dorénavant au rang de question de santé publique :
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“10 à 14 000 décès par an sont imputables [au chômage] du fait de l’augmentation de certaines pathologies, maladies cardio-vasculaires, cancer… Il multiplie le risque de connaitre un épisode dépressif, 24 % des hommes et 26 % des femmes sont ainsi concernés. Une progression de 10 % du taux de chômage se traduit par une augmentation de 1,5 % du taux de suicide.”
Une disparité face aux questions de santé qui touche de plein fouet les personnes en situation d’inactivité professionnelle, faute de moyens ou même d’information. En effet, on observe qu’un grand nombre de chômeurs ne réclament pas leurs droits aux prestations sociales, parfois par honte ou par découragement face aux démarches administratives ou tout simplement par méconnaissance de leurs droits.
Un coût de 120 milliards d’euros
En attendant, 60 % des personnes interrogées estiment que les chômeurs pourraient trouver un emploi s’ils le voulaient vraiment souligne le rapport, qui préconise de changer de regard tout en encourageant les pouvoirs publics à mieux accompagner ces personnes le temps de leur retour à l’emploi. Interrogée dans les colonnes du Monde, Jacqueline Farache qui a rédigé l’avis du Cese s’alarme :
“Les coûts directs du chômage représentent 6 % du produit intérieur brut, soit près de 120 milliards d’euros. Ce qui ne tient pas compte de toutes les dépenses de santé liées au stress et à la peur de perdre de son emploi. Si on continue à ne pas prendre soin de nos demandeurs d’emploi, c’est toute la société qui finira par en pâtir.”
Un campagne globale contre la stigmatisation serait donc salutaire pour tous selon le Cese, qui propose d’ajouter la précarité sociale à la liste des critères de discrimination prohibés par la loi.