Elle doit être libérée immédiatement sans condition.
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C’est la fin d’un feuilleton judiciaire qui aura mis en émoi la France entière pendant quatre ans. Ce 28 décembre, François Hollande a enfin utilisé le droit de grâce du président de la République pour mettre fin au calvaire subi par Jacqueline Sauvage. Pour rappel, cette femme de presque 70 ans, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari, était devenue un symbole de la lutte contre les violences conjugales. Ses filles avaient en effet témoigné contre leur père, l’accusant de violences et d’agressions sexuelles sur une période longue de vingt ans.
“J’ai décidé d’accorder à Jacqueline Sauvage une remise gracieuse du reliquat de sa peine. Cette grâce met fin immédiatement à sa détention”, a ainsi tweeté François Hollande. Jacqueline Sauvage doit donc être libérée immédiatement, sans aucune contestation possible.
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“Sa place n’était plus aujourd’hui en prison mais auprès de sa famille“, a sobrement annoncé l’Élysée dans un communiqué. On imagine l’émotion de ses filles, qui ont lutté contre vents et marées pour obtenir cette grâce libératrice.
Interviewée par BFM, l’avocate de Jacqueline Sauvage, Janine Bonnagiunta, explique que la lutte n’est pas finie : “C’est un long combat qui s’achève en ce qui concerne le cas Jacqueline Sauvage, mais notre combat continue pour toutes les autres femmes [qui souffrent de maltraitance, ndlr] car nous n’en négligeons aucune”.
Un véritable fleuve de réactions positives a inondé les réseaux suite à cette grâce. À gauche comme à droite, les politiques se sont réjouis de cette décision qui met un terme à un combat qui les avait réunis au delà des sensibilités partisanes. Sur Twitter, Benoît Hamon a ainsi salué “le combat juste et humain du comité de soutien à Jacqueline Sauvage” alors que Florian Philippot a sobrement qualifié l’événement de “bonne décision“. Jean-Luc Mélenchon s’est de son côté dit “heureux de la grâce complète accordée à Jacqueline Sauvage” tout en “[félicitant] le comité et Eva Darlan pour leur courageuse et inflexible opiniâtreté”. Dans l’ensemble, les Français applaudissent la grâce présidentielle sur les réseaux, même si certaines voix discordantes regrettent cette intervention directe du Président sur une décision de justice.
D’autres critiquent le timing de la grâce, quelques temps avant une élection bien mal abordée par la gauche, alors même que François Hollande n’avait accordé qu’une grâce partielle en janvier 2016. Un président qui se sent plus libre en fin de mandat et se permet des gestes fortement symboliques ? On a comme une légère impression de déjà-vu venue des États-Unis, du côté de Barack Obama, qui vient d’amnistier 78 personnes.