Il s’agit d’un coup de théâtre : un arrêté interministériel publié au Journal officiel samedi 6 mai interdit la reproduction des orques et des dauphins détenus en France.
Depuis deux ans, le gouvernement, les professionnels et les associations étaient en discussion pour abroger l’arrêté de 1981 relatif aux règles de fonctionnement des structures abritant des cétacés vivants. La nouvelle législation validée par la ministre de l’Environnement Ségolène Royal mercredi 3 mai améliorait considérablement le bien-être des animaux mais n’empêchait pas la reproduction des dauphins. Un texte en progrès mais décevant puisqu’il n’entérinait pas la pratique de la captivité des cétacés dans le pays.
Sauf que contre toute attente, l’arrêté interministériel publié samedi 6 mai au Journal officiel stipule que “la reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite”. Alors que le texte original ne mentionnait que la fin de la captivité des orques, celle des dauphins a été ajoutée au tout dernier moment. Ce qui signifie, à terme, la fin de la détention de ces animaux marins dans les parcs français et des attractions avec ces mammifères.
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Enfin, la France adopte une position progressiste sur la question animale
En France, il reste encore quatre établissements proposant des spectacles avec ces animaux : le Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) est le seul à détenir encore quatre orques, le Parc Astérix (Oise), Planète sauvage (Loire-Atlantique) et Moorea Dolphin Center (Polynésie française) détiennent des dauphins. L’arrêté interministériel qui impose la mise en conformité des établissements dans les trois années à venir devrait coûter entre dix et vingt millions d’euros à chaque parc. Avec des mises aux normes sur la taille des bassins et leur enrichissement (courants, vagues, cascades…) pour éviter “l’ennui et la frustration des animaux“, l’arrêt du chlore, mais aussi la fin de certaines activités comme nager avec les dauphins.
Si les professionnels étaient dans un premier temps disposés à effectuer tous ces changements coûteux pour le bien-être des animaux (et aussi, sans doute pour leur image), le changement considérable qu’implique la fin de la reproduction des mammifères les plus rentables crée la rogne. “Les parcs feront le strict minimum sur l’amélioration de leurs bassins. On ne peut pas leur demander à la fois de faire des travaux, des investissements importants, et à la fois d’arrêter leur activité”, vocifère Rodolphe Delord, président de l’Association française des parcs zoologiques qui avait pourtant participé à l’élaboration du texte, dans les colonnes du Monde.
En effet, ce “détail” glissé dans la nouvelle législation entérine pour de bon, à moyen terme, la fin de la détention des orques et des dauphins dans les parcs français. Et c’est tant mieux !