J’écoute des chansons de metal à fort volume, de Metallica à Led Zeppelin, en passant par Napalm Death… parce que le rock est ma passion.
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Le présidentiable aux t-shirts de metal
Quel autre politicien candidat à la fonction suprême de son pays a jamais déclaré écouter du heavy metal ? Adepte des blusukan pendant sa campagne, ces bains de foule impromptus des politiciens dans les quartiers populaires, “Jokowi” aimait à se présenter vêtu d’un t-shirt de groupe, aussi simplement sapé que votre pote fan de Slayer.
On pourrait croire que cette singularité n’a été adoptée par le nouveau président indonésien qu’en cours de carrière, afin de jouer sur une différence. Il a pourtant déclaré au site Metal Rebel, entre autres, être passionné de metal depuis l’âge de 14 ans. Et vu la myriade de groupes de cette scène metal inconnue de notre côté du globe, il peut.
Ci-dessous, découvrez le trailer du documentaire À l’Est de l’Enfer. Ce film plonge à travers l’incroyable scène metal indonésienne à laquelle a eu la chance d’avoir accès le réalisateur Matthieu Canaguier, membre du groupe Aluk Todolo, et a été diffusé l’année dernière à l’Étrange Festival.
Dans un élogieux portrait dans le Guardian, le journaliste du journal britannique rappelle que s’il est bon de voir un politicien assumer son amour pour Megadeth, Morbid Angel, c’est parce que ça lui donne un peu plus d’humanité qu’à de nombreux autres notables engoncés dans la raideur des traditions. Et même si la Perfide Albion est la mère-patrie historique du heavy metal, le journaliste Dom Lawson achève son papier avec un parallèle éloquent :
Il est difficile d’imaginer des politiciens britanniques se soustraire à l’enthousiasme obligatoire autour d’Arctic Monkeys et se soucier de ces pratiques néfastes [le metal, ndlr], n’est-ce pas?
David contre Goliath
“Jokowi” a gagné les élections présidentielles face au général Prabowo Subianto. Ce militaire de carrière, proche de l’ancien dictateur et pour lequel le père fut ministre, a d’ores et déjà contesté les résultats et demandé un re-comptage des voix. Fait inédit, il a d’ailleurs décidé de se retirer de la compétition une fois sa défaite annoncée par la commission électorale.
Cette manifestation de mauvaise foi n’est pas si étonnante. La victoire du petit commerçant de meubles face à un homme introduit, aux liens forts avec l’establishment, était tout sauf jouée d’avance.
Non associé aux dynasties familiales séculaires qui contrôlent de larges pans de la politique et l’économie indonésiennes, Joko Widodo a bâti sa réputation sur son image de gouverneur pragmatique, n’hésitant pas à lutter contre la corruption, les problèmes de transport et les inondations. Il a également développé un programme de soins médicaux gratuits et a mis l’accent sur l’éducation.
Si l’avenir ne lui réserve aucune mauvaise surprise, Joko Widodo sera intronisé officiellement le 20 octobre à la présidence de l’Indonésie, pour une durée de cinq ans.
En France, l’exemple Patrick Roy
À notre connaissance, aucun métalleux n’a accédé à d’aussi hautes fonctions gouvernementales. Dans l’Hexagone, le seul exemple d’élu de la République prenant fait et cause pour le metal est celui du député socialiste Patrick Roy. Reconnaissable entre tous pour son éternelle veste rouge, il est passé à la postérité parmi tous les metalheads de France pour son combat pour la reconnaissance de la musique metal auprès du Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.
Dans l’hémicycle, il a brandi à plusieurs reprises des exemplaires du magazine spécialisé Rock Hard pour attirer l’attention de la scène metal française auprès des autres élus. Emporté par un cancer du pancréas le 2 mai 2011, il laisse le souvenir d’avoir été le seul député à avoir réclamé davantage de diversité musicale et avoir soutenu le festival Hellfest.