Ce mercredi 11 janvier débute la grande messe des soldes d’hiver. Mais dans notre course aux bonnes affaires c’est surtout l’environnement qui trinque.
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Qui n’a pas en tête les images ridicules, voire pathétiques (n’ayons pas peur des mots), de consommateurs hystériques se ruant et se bousculant (parfois jusqu’à la mort !) dans les centres commerciaux pour acquérir un objet soldé ? Si faire les soldes peut s’avérer être une activité civilisée, elle n’en est pas moins une habitude de consommation impulsive et destructrice pour l’environnement.
“Je n’en ai pas vraiment besoin, mais c’est une bonne affaire“, “C’est à – 50 % !“, “À ce prix-là, ça vaut le coup“… Qui ne s’est pas déjà fait ces remarques en achetant compulsivement des habits ou des objets pendant la période des soldes ? Une période dédiée aux rabais qui serait censée nous faire acheter des choses dont nous avons besoin à prix cassé, mais qui a bien souvent l’effet inverse : nous faire acheter une multitude de choses dont nous n’avons en définitive pas besoin. Une sorte de traquenard de la surconsommation dont l’impact se fait ressentir sur votre porte-monnaie mais aussi sur la planète.
La planète ne peut plus supporter la “fast fashion”
Faire les soldes n’est rien d’autre que de consommer de la mode (le plus souvent à petit prix) qui se renouvelle sans cesse, nous laissant au passage complètement frustrés. Une sorte de course effrénée à l’achat qui n’est évidemment pas sans conséquences, et qui génère une pollution et un gaspillage que la Terre ne peut plus supporter. Dans le cadre de sa campagne “Detox“, en 2011, Greenpeace dénonçait déjà les multiples impacts du secteur de la mode sur l’environnement.
“Utilisation d’importantes quantités d’eau potable et d’énergie, consommation de pesticides pour la culture du coton, pollution des rivières et des terres agricoles, émissions de gaz à effet de serre et contamination des endroits les plus reculés de la planète. Sans parler des conditions de travail inhumaines infligées aux ouvriers du secteur textile, principalement dans les pays en développement”, rappelle l’ONG sur son blog.
Greenpeace dénonce notamment l’utilisation de produits chimiques toxiques par l’industrie du textile et l’utilisation massive de matériaux synthétiques, comme le polyester désormais présent dans 60 % de nos vêtements : “[Il] émet près de trois fois plus de CO2 que le coton […], peut mettre plusieurs décennies à se dégrader et pollue l’environnement marin avec des microfibres de plastique”, souligne l’organisation.
On achète deux fois plus de vêtements… dont on se débarrasse deux fois plus vite
Comme le rappelle Greenpeace, nous consommons aujourd’hui deux fois plus de fringues qu’au début des années 2000. Des vêtements dont nous nous séparons aussi deux fois plus vite. Cette attitude tend à montrer que ces possessions ne nous sont en définitive pas si indispensables. Résultat : l’industrie produit aujourd’hui deux fois plus de vêtements qu’au début du millénaire. Ces sapes ne s’évaporent pas une fois qu’elles ne sont plus portées et leur taux de recyclage reste très faible.
Selon l’ONG, “sur les 1,5 à 2 millions de tonnes de vêtements usés données au recyclage chaque année en Europe, seuls 10 à 12 % sont revendus ou réutilisés sur le continent”. Le reste finit par atterrir dans des pays en voie de développement, en Asie ou en Afrique, dont les décharges croulent sous nos vêtements usagés de mauvaise qualité et génèrent de la pollution.
Peut-être qu’en 2017 nous pourrions commencer à nous interroger sur cette propension inutile à toujours accumuler des choses dont nous n’avons pas besoin et qui polluent notre environnement tout en envahissant les pays pauvres. Pourquoi acheter cinq jeans de mauvaise qualité pour le prix d’un, alors qu’un seul jean de bonne qualité au même prix nous suffirait ? Il s’agit dès lors de prendre conscience que ce mécanisme d’achat est entretenu par la publicité et le marketing, pour nous faire consommer plus mais certainement pas pour nous rendre plus heureux.