Poissons mixés, serpents empalés, cochons tatoués, les animaux ont toujours fasciné l’humain, et font désormais d’excellents matériaux pour les artistes.
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Depuis quelque années, une pétition circule, visant à récolter des signatures pour demander à l’artiste contemporaine Iris Schieferstein de cesser ses activités artistiques : l’Allemande réalise des œuvres en assemblant des corps d’animaux naturalisés, donnant de nouvelles formes monstrueuses, ou des accessoires de mode fantaisistes.
Une œuvre de cette artiste est fort connue de la toile : il s’agit de cette paire de bottes réalisée en 2005 à partir de sabots de chevaux, et dont le talon n’est en réalité qu’un canon de pistolet. La démarche fait débat aujourd’hui, pourtant l’artiste a longtemps cherché des dépouilles d’animaux dans la rue avant de se fournir chez le boucher pour créer ses œuvres, ce qui signifie que techniquement, elle n’a tué aucun animal.
Ce n’est pas le cas d’autres artistes qui n’ont pas hésité, “pour l’amour de l’art”, à utiliser l’animal vivant dans leur œuvre, le maltraitant, voire le faisant mourir dans l’œuvre.
Des chats et des cochons
En 2012, Jan Fabre, plasticien belge, lance des chats dans des escaliers pour vérifier qu’”un chat retombe toujours sur ses pattes”. Les chats semblent apeurés et miaulent de détresse avant de retomber lourdement sur le sol. L’affaire ne passe pas inaperçue et fait scandale, mais l’artiste se défend :
Un problème culturel et politique
La cruauté dont les artistes, mais aussi les spectateurs complices, peuvent être capables envers les animaux, en dit bien davantage sur la condition humaine que sur l’animal en lui-même. Les exemples sont encore nombreux, et il n’a pas fallu attendre les artistes pour glorifier la douleur et le sacrifice d’animaux. Les cas de maltraitance sur animaux sont hélas monnaie courante, et vous devez tous en voir passer sur vos réseaux sociaux, certains se plaignant de la violence gratuite de ces images : chiens tabassés, voire brûlés vifs, porcs d’élevage jetés du haut d’une colline, chats dépecés, etc.
“Tout animal est un commencement, un enclenchement, un point d’animation et d’intensité, une résistance. Toute politique qui ne prend de cela aucun compte (c’est-à-dire la quasi-totalité des politiques) est une politique criminelle.”
Cette phrase de Christophe Bailly, dans son livre Le Versant animal, pointe la responsabilité du politique dans la considération du statut de l’animal dans les sociétés. Ce n’est d’ailleurs qu’en janvier 2015 que les politiques français s’emparent du débat pour que la France reconnaisse l’animal comme “doué de sensibilité”, là où il n’était auparavant considéré que comme un objet. C’est que déjà Descartes, philosophe français, écrit en 1637 que les animaux ne sont que des machines dépourvues d’âme.
Espérons que les activistes antispécistes et le développement du végétarisme et du véganisme, mais aussi les démarches respectueuses de beaucoup d’artistes avec les animaux, nous permettront un jour de mieux vivre avec les animaux.